C’est un véritable film hollywoodien, de gangsters et je ne sais quoi. Il faut observer ce qui se passe jours et nuits entre les pauvres citoyens et ces jeunes agents de la sécurité qui, postés ou pas, aiment la zone s’il y a l’accalmie ou si le FNDC n’a pas rendez-vous. Parce que, dit-on, c’est plus facile de faire payer ceux qui y habitent. C’est d’ailleurs, le mot de passe de certains jeunes agents : ‘’ Si celui qui est arrêté n’a pas l’argent sur lui mais il a un parent qui peut donner, il faut qu’il paye’’. L’argent et l’argent ou il est ‘’déféré’’, juste une manière de faire plier la victime.
De Hamdallaye à Kagbelen, c’est la même routine. Les pauvres sont soumis à toutes les rigueurs de la ‘’loi’’ de ces jeunes gens. C’est la tolérance zéro. Pour sanctionner ceux qui refusent de se soumettre à une décision quelconque des autorités, il est beaucoup plus facile de le faire sur cet axe que les autres lieux se trouvant dans les communes de Kaloum, Dixinn, Matoto voire Coyah ou Dubréka.
Qualifiée comme étant l’axe du mal, il faut le mentionner que la route Le Prince reste aujourd’hui, la zone qui rapporte de plus à nos agents de sécurité, c’est vraiment la vache laitière.
De Hamdallaye à Kagbelen, il y a une dizaine de barrages opérationnels la journée et plus la nuit. Tenez-vous bien ! Deux barrages au niveau de la T5, à quelques mètres au niveau de la T6, on trouve deux autres.
A Koloma marché, pendant toute la journée, des pick-ups sont stationnés avant et après le pont mais la nuit, ils changeront de positions pour occuper aussi une partie de la route et rançonner.
Au niveau de Bambéto, ces engins sont stationnés régulièrement à la station et procède régulièrement à des contrôles surtout en cette période de pandémie.
A Hamdallaye, après la pharmacie, ce sont des petits contrôles de masques qui sont faits tous les matins, une façon de trouver le petit-déjeuner, se moquent les riverains.
Pire, en dépit de toutes ces tracasseries, les populations vivant sur cet axe, sont souvent confrontées aux problèmes de sécurité. Des maisons privées, des boutiques de transfert d’argent et autres sont victimes de cambriolages, on parle parfois de 200, 300 millions emportés par les assaillants sans être inquiétés.
A 21 heures, juste en face de l’immeuble Marifala, des jeunes policiers érigent un barrage pour vérifier disent-ils s’il n’y a pas des passagers qui ne portent pas de masques. « Mariama Bah, la quarantaine révolue a été surprise par un groupe de policiers. Madame et votre masque ? à son tour de répliquer qu’elle masque ? Depuis 6 heures, j’ai la bouche et le nez masqués, je viens de l’enlever comme c’est la nuit. Non madame. Vous allez payer 30 mille si non le véhicule ne bougera pas d’ici. Tout le monde est descendu mais en dépit de toutes les interventions, on était contraint de laisser la pauvre dame les mains des policiers avec l’espoir qu’un parent ou connaissance viendra pour la libérer.»
Sur la ruelle qui passe juste après la station de Bambéto et qui mène vers le quartier Dar-es-salam, des policiers viennent souvent se cacher entre 19 heures et 21 heures. « Ils se cachent. Quand ils voient un passant sans protège , ils bondissent sur l’intéressé à l’image du lion quand il voit sa proie. Ils les arrêtent ceux qui ne portent de masques et les obligent à payer selon leurs moyens. Des montants qui varient entre 10 mille à 30 mille francs guinéens. Outre, ceux qui n’ont pas encore de pièces d’identité ne sont pas épargnés de ce contrôle .
Qu’à cela ne tienne, pour ces jeunes agents de la sécurité , la zone de Bambéto via Cité enco5 jusqu’à Kagbelen, reste pour eux une partie privilégiée pour solder certainement des factures. Pauvre de vous !
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com