La crise couve depuis belle lurette dans cette localité des deux côtés de la frontière Guinéo-malienne. A croire certains, elle date au début des années 70. Quatre décennies après, les différentes autorités qui se sont succédés à la tête des deux nations ont toujours tenté de résoudre le problème de façon superficielle.


Pour beaucoup, si jusque-là, des affrontements à grande échelle ont pu être évités le longtemps de la ligne de démarcation, le pire n’est pas loin.

Le dénier cas en date remonte le vendredi 7 mai dernier, l’exploitation de l’or dans un cours d’eau serait à l’origine.

« Des jeunes maliens de Dalankan se sont mobilisés pour aller s’attaquer aux groupes guinéens qui cherchaient de l’or pour leur interdire de travailler là-bas. Le samedi 9, ils sont venus en grand et ont commencé à  tirer, des tirs qui ne finissaient pas. Ce n’était pas que des militaires, il y avait aussi des civils », a expliqué le Sous-préfet de Morodou, Fodé Traoré.

Un militaire guinéen en poste sur le long de la frontière a été victime. « Un militaire qui a été victime d’un coup de feu, il a été évacué à Mandiana », a indiqué le Sous-préfet.
Selon lui, des rencontres ont eu lieu à Kankan, Mandiana côté Guinéen, mais aussi à Djanfola en République du Mali, afin d’éviter ce genre de problèmes. « Si les responsables comprennent, les citoyens eux, ils ne comprennent pas », a-t-il fait remarquer.
Il conclut en attirant l’attention de tout le monde que la seule solution pour pallier aux affrontements que c’est de procéder à la délimitation: « à mettre des bornes. Je ne dis pas que les conflits vont prendre fin, mais ça va beaucoup éviter des crises ».
Il convient de rappeler que la population qui se trouve le long de cette frontière a retrouvé l’accalmie grâce à un imposant déploiement des hommes de l’armée guinéenne. « Les militaires sont sur le long du fleuve pour non seulement rassurer les populations, mais aussi d’une éventuelle riposte ».
Raphaël Katom