C’est un véritable combat des titans pour arriver au bout des 245 km qui séparent Mamou à Conakry. 

Il est 10 heures et nous prenions le départ pour Conakry. De la gare routière de Mamou jusqu’à la sortie, passagers et chauffeurs gardent la sérénité. La circulation est libre, on roule comme on veut et tout est normal.
Mais à moins d’un kilomètre après, commence le parcours du combat. Bitume dégagé, des nids de poules, des nouvelles routes tracées, ponts en construction par endroit, l’indiscipline de certains chauffeurs offrent un spectacle hors commun et le tout se passe dans un nuage de poussière inédit.
Pour une traversée, nous n’avons pas besoin de dire d’où nous venons la poussière suffit pour décrire notre itinéraire. Que ça soit les habits, les visages, tout est confondu au brun.
Les chauffeurs, une fois à destination, il faut voir un garagiste avant le lavage. « Je suis un habitué de cette route. Je fais deux voyages par semaine. Avant, je faisais plus de quatre. A cause du mauvais état de la route, je fais au maximum deux. C’est le monde à l’envers cette route », a dit le conducteur Mohamed Camara.
Il faut ajouter aussi le nombre de barrages de contrôle, poursuit   M. Camara, nous sommes obligés de donner 5mille à 10mille pour la levée de barrage. « Nous arrivons à nous en sortir difficilement », a-t-il dit.
Mariama Bah assise des heures en partance de Conakry, dit être désemparée de ce qu’elle a subi sur cette route. « Quand je suis descendue, je me suis regardée et j’ai dit ce n’est pas moi ça. Les habits, mon corps tout a pris la couleur de la poussière sans oublier mes yeux et intérieur de mes narines. Si les grandes pluies trouvent cette route dans cet état, Mamou risquera très fort d’être coupé de Conakry. C’est pour dire que ce mal est loin d’être fini », a-t-elle dit.
Des alertes sont déjà lancées au ministère des Travaux publics pour que des mesures soient prises pour ne pas que les usagers de la route nationale numéro 1 Conakry-Coyah-Kindia-Mamou et ceux de la forêt revivent les souvenirs noirs de l’année dernière où des passagers ont fait plus de trois jours bloqués au niveau du pont KaKa.
Binta Wann pour Billetdujour.com