Plombée par les retombées économiques de la pandémie de Covid-19, la croissance en Afrique subsaharienne devrait chuter à -3,3 % en 2020, entraînant la région dans sa première récession économique en 25 ans, selon la dernière analyse de l’économie régionale « Africa’s Pulse », réalisée par la Banque mondiale. La pandémie risque aussi de faire basculer 40 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté, effaçant au moins cinq années de progrès dans la lutte contre la pauvreté.
C’est un chiffre glaçant : 40 millions d’Africains risquent de basculer dans l’extrême pauvreté, soit à peu près trois fois la population du Sénégal. L’extrême pauvreté signifie que l’on doit vivre avec moins de 1,9 dollar par jour, soit 1 000 francs CFA.
Cette année, la pandémie aura fait reculer le continent de cinq ans en matière de réduction de la pauvreté. La Banque mondiale qui analyse le phénomène relève aussi que beaucoup de pays africains ont pris le zébu par les cornes.
Ainsi, en Afrique subsaharienne, 46 d’entre eux ont adopté des mesures de protection sociale destinées à renforcer le pouvoir d’achat des ménages : baisses de taxes, programmes d’accès aux soins, moratoires sur les factures d’électricité ou même distributions de vivres pour les plus démunis.
Albert Zeufack, économiste pour la Banque mondiale relève les efforts des États africains sur le social.
Par ailleurs, alors que la crise mondiale a mis en lumière le manque de diversification des économies, les pays africains se lancent dans des programmes de modernisation et de création d’emplois. Mais, prévient la Banque mondiale, tout ceci à un coût financier, et il devient plus qu’urgent d’aider les pays africains à trouver les moyens.
La Banque mondiale appelle les créanciers privés à se joindre au mouvement d’allègement de la dette enclenché par les sept pays les plus riches. Elle demande en outre à l’Europe de l’aider à plaider en ce sens auprès de puissances comme l’Inde ou la Chine.
RFI