Nous vous proposons ci-dessous la suite et la fin de l’interview que le Directeur général de l’Institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée, ISSEG de Lambanyi, Dr Akoye Massa Zoumanigui, enseignant de profession, a bien voulu nous accorder. La première partie de cette longue interview a été livrée le 10 mars dernier sur votre quotidien en ligne, Billetdujour.com. Lisez la dernière partie !

Quelles sont vos perspectives à l’heure numérique ou la nouvelle technologie d’information et de la communication ?

 En termes de perspectives, nous en avons beaucoup. D’ailleurs notre ambition, c’est d’être le plus grand Centre de formations des formateurs. C’est vrai, en Guinée, on l’est déjà ; mais nous voulons l’être au plan régional et pourquoi pas mondial. Ceci dit, on ne peut y parvenir qu’avec le concours de tous. C’est surtout le Ministère de l’éducation nationale qui peut faire de nous un grand Centre en mettant à notre disposition des enseignements qui n’ont pas réussi la formation pédagogique nécessaire. Ils ont été juste formés dans les autres universités et engagés comme enseignants aux collèges et lycées. Si ceux-ci, venaient compléter leurs formations par celles professionnelle et pédagogique, nous serons un grand centre.

Ensuite, nous avons un document de plaidoyer que je compte déposer au Ministère de l’Education. Lorsque j’ai fait les statistiques des étudiants orientés à l’ISSEG, ce sont ceux qui ont une moyenne de 10 et quelques-uns au Baccalauréat qu’on nous affecte ici. Ceux qui ont 11 de moyenne sont très peu. 12 de moyenne, y’en a même pas. Or, avoir un bon enseignant, c’est avoir un étudiant qui a niveau appréciable.

 Mais on envoie à l’ISSEG, des étudiants qui ont un niveau moins. Et quel que soit la performance, la compétence des enseignants de l’ISSEG, il sera très difficile de faire des enseignants du secondaire des grands enseignants.

En plus, avec l’évolution du monde, il y a le numérique qui a pris le devant. A l’ISSEG, nos perspectives dans ce domaine, est de rendre nos enseignants performants. Nous avons déjà commencé avec le Groupe Mangoe technologie qui apprend nos enseignants à former, à donner les cours à distance.

Avec cette innovation, le problème d’effectifs, de salles de classe ne devraient plus se poser dans l’avenir. Et, cela fera de l’ISSEG un grand centre. Avec l’aide de BOCEJ aussi, nous sommes en train de mettre en place un centre de formation pédagogique et d’innovation. Ce centre permettra aux sortants des autres universités qui voudraient bien appartenir aux corps enseignants de faire une formation, une certaine mise de niveau pédagogique et professionnelle pour être avoir un enseignant de qualité.

Votre dernier message ?

Je crois que nous ne cesserons jamais de le dire, nous devons accorder de l’importance à la formation. Or, depuis un certain temps, les Guinéens se plaisent dans la facilité. Mais, attention. Il faut que nous nous acceptions de nous former, vraiment de nous former. Ça y va à l’avenir de notre Guinée. Oui, un pays qui aspire au développement, au bonheur doit compter sur la formation de ses enfants. Et, je crois que ça ne devrait pas être l’affaire des enseignants, des administrateurs seulement mais de tout le monde. En commençant par les parents, les élèves, les étudiants et par des enseignants chercheurs.

Entretien réalisé par Mouctar Kalan Diallo & Richard Dassassa