La Journée internationale des femmes rurales placée cette année sous le thème « Les femmes rurales cultivent une bonne nourriture pour toutes et tous », a été célébrée en Guinée ce vendredi 15 Octobre 2021 avec l’ONG, Femmes, pouvoir et développement, FEDEP à travers sa campagne, #FemmeVision2030.  L’écoute des cris du cœur des femmes rurales et leurs doléances à l’endroit des autorités et partenaires ont été au centre une conférence-débat qui leur a été dédiée.

Introduisant les échanges, la Coordinatrice de la campagne #FemmeVision2030 et de l’ONG et présidente du Réseau des femmes artisanes de Guinée, REFAGUI a rappelé la Journée internationale des femmes rurales a lieu chaque année le 15 octobre. « Cette journée promeut et reconnaît les femmes rurales et leur rôle important dans le fait de renforcer le développement agricole et rural, ainsi que l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’élimination de la pauvreté dans le milieu rural. Elle est également l’occasion de sensibiliser et informer la communauté internationale quant à leur situation et leurs rôles, ainsi que sur les difficultés qu’elles rencontrent », a-t-elle signifié.

La plupart de ces femmes, poursuit-elle, dépendent des ressources naturelles et de l’agriculture pour vivre et gagner leur vie. « En plus de leur situation de vie en zone rurale, elles rencontrent aussi des problématiques d’autres femmes, telles que le fait d’être les principales personnes chargées des tâches domestiques et des soins à leur famille ou leur communauté, sans rémunération. De plus, des normes sociales et des lois discriminatoires, ainsi que des obstacles structurels comme le moindre accès à des services bancaires peuvent amoindrir leurs possibilités de décision », a dénoncé la Coordinatrice de #FemmeVision2030 .

Pour sa part, Fatoumata Chérif, Fondatrice #FemmeVision2030 et de l’ONG FEDEP  par vidéoconférence a relevé le manque de traçabilité.« Certaines femmes rachètent  les productions des femmes artisanales  et les transformer à leurs noms.  Mais elles ne tiennent pas compte de la chaine de valeurs. Vous savez dans les conditions normales, on doit savoir celle qui cultive, récolte et qui met son étiquette dessus. Malheureusement, aujourd’hui, quand vous prenez le miel de Kouroussa ou de Faranah, on ne saura jamais que ce sont les femmes agricoles des ces localités qui en sont les productrices », a-t-elle expliqué.

Si moi, mon entreprise s’appelle Fatoumata Chérif miel, ajoute-t-elle, je vais mettre Fatoumata Chérif miel de Guinée sans mettre ce qu’on appelle la traçabilité. « C’est-à-dire la personne qui a cultivé, son nom s’efface.  Si vous voyez qu’aujourd’hui, la chaine du café, des produits tropicaux marchent bien dans certains pays, c’est parce tout simplement, la chaine de valeur est respectée. Le nom de celui qui a donné le grain, cultivé est mentionné voire celui qui a fait la distribution. Chez nous, les distributeurs se mettent à la place des femmes qui produisent en mettant leurs noms.  C’est pourquoi, nos produits se vendent sans le label guinéen. Après on met karité du Burkina, parce que certains pensent que c’est ce qui peut aider à mieux vendre. C’est une grosse erreur qui doit être corrigée dans les années à venir.  Si non, le label guinéen ne va jamais exister et perdurer sur le plan international », a soutenu la Fondatrice de #FemmeVision2030.

De son côté, Hassana Soumah, professeur d’anglais est revenu sur le rôle primordial de la femme rurale. « Nous savons que la femme rurale se trouve dans la Guinée profonde. Elle se lève le matin, la première et se couche, la dernière.  En plus des travaux champêtres, elles pratiquent l’artisanat plus loin, elles peuvent aller jusqu’à grimper  même les palmiers. C’est pour dire combien de fois, elles sont actives pour le bien-être social.  D’ailleurs, elles sont la mère de l’humanité. C’est grâce à elles, nous sommes nombreux.

De mémoire d’homme, la femme a toujours été le pilier de la famille. Le Gouvernement doit aider les femmes battantes pour mieux valoriser leurs efforts. Notamment des équipements et faciliter l’écoulement de leurs produits », a-t-il demandé.

Intervenant à tour de rôles par Messenger, la présidente régionale des artisans de Kindia, de Kissidougou, la représentante des femmes leaders de Linsan, de Boké, … ont signifié dans l’ensemble cultiver le riz, le fonio, l’arachide et pratiquer l’artisanat.

Parlant des défis, il a été notifié qu’à Boké, les femmes sont en manque de terrains cultivables. Selon la représentante de cette localité, les Chinois ont fini d’occuper leur espace. Il y a aussi la surfacturation dans le cadre des prêts, l’absence d’un siège pour les femmes artisanes, village artisanal à l’image de certains pays de l’Afrique de l’Ouest, le manque d’informations et d’implications dans la célébration des fêtes qui leurs sont dédiées, …

Des recommandations, elles ont souhaité entre autre,  de partager des informations, des soutiens à travers des financements, des séries de formations, équipements.

Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com