Le district de Katougouma relève de la sous-préfecture de Tanène, préfecture de Boké, sa population est estimée à près de 4 000 habitants, une démographie non négligeable dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19.
Mais contrairement à certains citoyens qui ne veulent pas entendre parler de la vaccination contre la Covid-19, les responsables locales et sanitaires de cette partie de la Guinée en réclament pour sa population, malheureusement, aucun citoyen n’en encore pu bénéficier une seule dose de vaccin. « Ma population réclame le vaccin de la Covid-19, mais jusqu’à présent aucun citoyen n’a reçu une seule dose, et pourtant, mon district est très fréquenté maintenant par des travailleurs des sociétés minières et ceux qui cherchent à être embauchés », a déclaré le chef de district de Katougouma, Mamadou Diaka Sylla.
Il déplore qu’en dépit des appels afin de pouvoir vacciner sa population, cela n’a rien apporté. « Depuis qu’ils ont commencé la vaccination au Centre de traitement épidémiologique de Boké, j’ai fait la demande auprès du sous-préfet, qui a son retour aurait remonté cela à la préfecture, mais jusqu’à présent, aucun de mon citoyen n’a encore reçu une dose. Pourtant les gens sont en mouvement et la Covid-19 est déjà dans la commune urbaine », a fait savoir Mamadou Diaka Sylla.

Cette préoccupation est partagée par le Dr Ousmane Conté, chef de Centre de santé de Katougouma. Selon ce médecin, bien qu’il n’ait pas encore enregistré de patients présentant des symptômes de Covid-19, les autorités préfectorales de santé doivent s’activer à pouvoir faire bénéficier de vaccins à la population. Il précise que ledit village doit être privilégié en ce sens qu’il est maintenant beaucoup fréquenté.

« Chaque jour, certaines personnes surtout du troisième âge viennent demander si nous n’avons pas encore reçu de vaccins contre cette pandémie », a souligné le chef du Centre de santé.

Du côté des autorités de la direction préfectorale de Boké l’on n’est pas étonné du manque de vaccins dans ces localités rurales.
« C’est vrai, beaucoup de districts n’ont pas encore bénéficier de vaccins. Mais nous, en tant qu’autorité préfectorale, nous avons saisi la directrice préfectorale de la santé, afin que les populations qui n’ont pas encore bénéficié de vaccins puissent en être vaccinées. La directrice préfectorale de la santé, nous a indiqué qu’elle a remonté l’information auprès de l’Agence nationale de la sécurité nationale, ANSS, qui gère la lutte contre les épidémies », a déclaré le secrétaire général chargé des collectivités de la préfecture de Boké, Jean Béavogui.


Dans la même veine, il a rassuré que toutes les dispositions sont en train d’être prises pour pallier cet effet de fait. « Parce que même le nombre de centres de vaccination qui se trouvent dans le centre urbain de Boké est inférieur par rapport à l’engouement qui existe maintenant. Donc nous demandons à ce qu’on décentralise ces centres de vaccination pour que dans chaque sous-préfecture, dans chaque district qu’on ait au moins des agents pour la vaccination », a-t-il indiqué.

 

Poursuivant, Il a estimé qu’avec les lots de vaccins Covid-19 que le pays venait de recevoir, les localités qui n’ont pas encore connu de vaccins pourraient en avoir. « Au moment opportun, nous autorités, nous serons informées et nous allons prendre toutes les dispositions pour que ces produits arrivent dans ces districts, Hamons, villages le plutôt que possible. »

Interrogé sur les rumeurs, Béavogui a laissé entendre qu’ils en ont enregistré beaucoup. « Nous avons des associations qui nous aident à combattre des rumeurs dans les marchés, les gares routières, les lieux de cultes. Pour certains le vaccin Covid-19 rend les femmes stériles ou que lorsque vous êtes vacciné, et qu’il n’y a pas de réaction, cela voudrait dire que tu es déjà atteint. Regarder moi, les rumeurs de ce genre », a-t-il déplore.

Le secrétaire général chargé des Collectivités de la préfecture de Boké a dans la même veine appelé la population à observer les mesures barrières de la lutte contre la pandémie de Covid-19. « Nous devons prendre toutes les dispositions pour être à l’abri de cette maladie. C’est pourquoi, nous demandons à toute la population d’aller non seulement se faire vacciner, mais aussi respecter les consignes sanitaires. Tu peux être vacciner, mais si tu ne prends pas des dispositions pour respecter les consignes sécuritaires qui sont édictés, tu peux être atteint par la maladie », a conclu Jean Béavogui.

Au niveau de la direction générale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, l’on a assuré que dans un bref délai tous ces manquements seront résolus.

Il convient de rappeler que ledit village abrite un des ports miniers du consortium de la Société minière de Boké, (SMB).
De retour de Katougouma, Richard Tamoné