On se demande sur le sort du joueur ghanéen Christian Atsu en Turquie, dans ce tremblement meurtrier. Les Guinéens se souviendront de Christian Atsu (à l’origine de la fessée infligée à la Guinée en 2015.

Les images de ce tremblement de terre et l’ampleur des destructions montrent à quel point les règles, les prescriptions et les normes les plus élémentaires dans les constructions sont négligées. Cela est fréquent dans l’urbanisation rapide des pays émergents. Il faut pointer du doigt la corruption et l’incompétences des inspecteurs et des contrôleurs des travaux.

Le cas des travaux exécutés sous Alpha Condé lors des fêtes tournantes de l’indépendance est criant, et à côtoyer les principaux inspecteurs du MUHAT, on s’est fait une idée de leur expertise. Ne peut être un contrôleur des travaux publics quelqu’un qui n’a pas fait l’étude et la connaissance des matériaux dont la base est la Chimie.

Il y a à être prudent dans ce domaine en cette période où le CNRD a ouvert des chantiers tous azimuts.

A voir les fers à béton dénudés à l’air libre dans les décombre en Turquie, cela fait dire que le dosage en ciment est en défaut, et à voir aussi des plaques de béton en entier à terre solidaires de leurs armatures signifie que le diamètre des fers ne pouvait supporter les charges et secousses lors de ce séisme.

A Conakry on a vu des immeubles en construction s’effondrer en poudre pendant la construction. Les inspecteurs de l’habitat n’ont jamais été mis en cause et en question, alors que la responsabilité des vies des personne était entre leur main. Y a-t-il une législation y afférente ? Doit-on tirer les oreilles du CNRD sur les sociétés et entreprises de tous poils qui sont au portillon, et malheureusement sur les compétences qui laissent à redire des inspecteurs, des architectes et autres qui sont au compte du MUHAT et des travaux publics ? En tout cas, pour le peu qu’il nous est donné de constater, le tableau est alarmant ! Cela n’a pas commencé avec le CNRD, mais avec les nouvelles nominations de faveur ou politiques à son avènement, le MUHAT est devenu un foutoir de lourdeur administrative. Le colonel Ibrahima Sory a du pain rassis sur la planche pour séparer la bonne graine de l’ivraie.

Venons-en au fait avec ce rapport d’inspection de la CAF, un rapport qui semble chercher des poux dans le football guinéen sur les infrastructures les stades général Lansana Conté et 28 septembre.

Sur des considérations dont on pouvait faire des dérogations, la CAF en fait un point d’honneur à être exigeante et implacable pour faire jouer les Guinéens en terrain neutre avec les frais supplémentaires. Ces exigences ne tombent que plus mal en cette période où la crise entre le CONOR et les membres statutaires de la FEGUIFOOT est à son comble, c’est du moins ce qu’on perçoit vaguement.

Sur certains points d’achoppement, il nous semble que le CONOR a sa part de raison contre les 47 membres de la FEGUIFOOT, qui ont formé un bloc, et qui campent sur certains points plus ou moins défendables. Dans ce cas spécifique, le ministère des sports doit faire appel à des juristes compétents et neutres pour trancher.

 Si dans ce litige chaque côté a sa part de raison, la CAF doit être flexible sur certains interdits pour ne pas brimer le football guinéen en suspendant les stades avec autant de griefs. On vient de voir qu’au Cameroun tout n’était pas au point pour une CAN, mais la CAF n’avait-elle pas fermé un œil dessus ?

Ce rapport ne laisse aucune alternative aux Guinéens. Le bon sens est d’accord sur certains points, pas sur tous. Quand de nouvelles normes doivent être imposées et appliquées, il faut y aller petit à petit, pas brusquement, pas tout de suite et maintenant ! Ne donnez pas aux Guinéens l’impression d’être dans le collimateur des instances internationales. Le stade du 28 Septembre, qui a vu le premier triplé des clubs engrangé par la HAFIA FC en 1977, n’avait enregistré aucun incident et aucun accident lors des compétitions continentales. Un peu d’indulgence.

Quant au stade Lansana Conté, la liste des griefs contre ce stade donne le tournis, n’est-ce pas à cause de la tête de Antonio Souaré : du gazon à la zone d’échauffement, de la lumière, des vestiaires, des gradins, qu’il faut remplacer sans délai…il faut obligatoirement une salle de VAR et VOR. Il faut aménager le pourtour de ce stade. Tout cela est vrai, mais pas dans l’immédiat. Il faut les moyens et le temps. Or toutes les recommandations équivalent à la reconstruction en entier de ce stade, et tous ces travaux ne peuvent se faire dans le délai fixé par la CAF avant le début des éliminatoires de Mars.

On vient d’entendre qu’en cette période de vache maigre, le ministère à pu donner 50 millions à toutes les fédérations sportives pour relancer le sport dans toutes les disciplines, mais on n’a pas entendu parler des sports scolaires et universitaires. Si tous ces domaines sont en arrêt, la Guinée n’ira pas loin dans aucun domaine.

 Et si la CAF empêche la Guinée de jouer ses éliminatoires à domicile, pour ne pas jeter de l’argent par les fenêtres, la Guinée ne peut-elle demander un moratoire dans les grandes compétitions du Syli National ? Simple question.

Moïse Sidibé