Il s’agit de Me Antoine Pépé Lama, membre du Barreau de Guinée. Ce dernier a été amené à commenter les acrobaties qu’a entretenu le département de la justice et le système judiciaire pour la libération des activistes de la société civile guinéenne: Oumar Sylla, Ibrahima Diallo et Bilo Bah de la maison centrale. 

« La manière dont les choses se sont passés, tout porte à croire que les activistes ont été détenus de manière arbitraires. Et par cette démarche manifestement illégale, ils ont aussi été libérés », a introduit Me Antoine Pépé Lama.

Il a ajouté qu’il suit avec beaucoup d’attention l’évolution des dossiers judiciaires relatifs au traitements des dossiers concernant les acteurs politiques et de la société civile.
« La goutte d’eau qui a fait déporter le vase, c’est cette démarche cavalière qui a prévalu à la libération de Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Bilo Bah en violation flagrante du code de procédure pénale. Par cette manière de faire, cela voudrait dire que c’étaient des prisonniers d’opinions et que par le fait des politiques, ils ont été arbitrairement détenus à la maison centrale de Conakry depuis 9 mois », a-t-il précisé.
Pour lui, cette façon de faire vient de mettre en cause, la promesse de faire de la justice la boussole de la transition.
« Et nous devons tous nous indigner, c’est autant préoccupant, quand ce sont les magistrats de la plus haute instance judiciaire du pays qui se prêtent à ce jeu. Qui font la marionnette des autorités politiques. »
« Souvenez-vous, il y a quelques jours, on a vu circuler sur la toile un avis d’audience pour le 5 mai 2023. A notre fort étonnement, l’audience s’est tenue hier 10 mai 2023 et à la même audience, dans les minutes qui ont suivi la décision est rendue publique. Le même jour le dossier est en route pour le tribunal instance de Dixinn. Quelle célérité? Nous avons aujourd’hui des dossiers qui ont fait 15 ans à 20 ans à la Cour suprême qui ne sont pas examinés. Pourquoi ce dossier va connaître autant de célérité inédite, c’est la preuve que c’est une juridiction par moment se met à la disposition entière en tout cas d’une force extérieure, pour satisfaire aux desidaratas des hommes dans l’ombre qui ne s’assument pas », a déclaré Me Lama.
A-Mantcho pour Billetdujour.com