A l’occasion de l’Assemblée générale du parti de liberté et du progrès, PLP tenue ce dimanche, 19 septembre à son siège sis à Matoto, nous avons échangé avec le président de cette formation politique, Laye Souleymane Diallo. Au cours de cet entretien qu’il a bien voulu accorder à votre quotidien en ligne, nous avons abordé entre autres des sujets sur la santé du PLP, la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement, CNRD. Lisez ci-dessous l’intégralité de ladite interview !

Billetdujour.com : Vous sortez de l’Assemblée générale de votre parti, le PLP. Que peut-on savoir ?

Laye Souleymane Diallo : Nous avons rendu compte de nos activités depuis février 2021 jusqu’à aujourd’hui. C’est-à-dire un retour aux militants, les informer de l’évolution de l’actualité politique guinéenne.  En tant que président de cette formation politique, c’est un devoir pour moi de leur rendre compte à chaque assemblée générale de ce qui s’est passé et qui se passe sur la scène politique et  les activités menées avec nos alliances.

Pour cette assise, j’ai expliqué notre position pour que chacun se détermine aujourd’hui, quelle route, il faudra emprunter. Nous sommes restés sereins et fidèles à nos engagements au niveau de notre alliance, la CORED ( Convergence pour la renaissance de la démocratie en Guinée).

A l’issue, les militants ont réitéré leur ferme volonté de continuer les mouvements d’ensemble avec notre alliance constituée de 19 partis politiques et qui a, à sa tête, Elhadj Mamadou Sylla, président de l’Union démocratique de Guinée, UDG.

En plus, nous avons mis l’occasion à profit pour restructurer  quelques instances notre parti, PLP notamment les secrétariats nationaux et la suite sera fait au cours de la prochaine assemblée générale.

 Quelle analyse faites-vous de la réaction de la CEDEAO sur la prise du pouvoir par le CNRD ?

Je précise que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO est venue en tant que médiateur. Elle est dans son rôle de sanctionner la Guinée.  Nous n’avons rien à leur dire.

Les délégués de cette Organisation ont demandé la libération immédiate du président Alpha Condé bien qu’ils savent que cela est impossible. Ils ont aussi exigé le retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’une élection dans six mois.  Mais, il faut que la CEDEAO sache que nous sommes   dans une période exceptionnelle. C’est pourquoi, il faut tout faire pour qu’elle comprenne notre position, nous leur demandons de comprendre la junte. Nous ne pouvons pas organiser une élection en six mois et même en un an.  Précipiter la transition, ça sera encore récréer les conditions de misères. Je pense que la CEDEAO doit revoir ses stratégies et son plan pour la Guinée.

Au niveau de notre alliance la CORED, nous estimons la transition à 24 mois, maximum tout en élaborant des textes.  Et, les militaires ne doivent pas prendre goût du pouvoir. Pour le moment, les méthodes du colonel Doumbouya me plaisent.   Nous sentons réellement que ce sont des responsables.  Tous les actes qu’ils posent, nous les analysons sous plusieurs angles.  Aujourd’hui, je suis sûr et certain que le Colonel Doumbouya ne s’accrochera jamais au pouvoir. Il est venu pour une mission, il va l’accomplir et avec la meilleure manière.

Votre lecture sur les concertations nationales ?

Ça été demandé que les partis politiques proposent quelques choses et, ils vont se retrouver pour formaliser et finaliser les initiatives. La CORED est déjà à pied d’œuvre et elle a pris l’initiative d’inviter l’ANAD ( Alliance nationale pour l’alternance démocratique) à sa tête, le président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo. Une rencontre sera bientôt organisée pour pouvoir rédiger un mémo ou faire des propositions à la junte.

Nous comptons fédérer nos forces, parler d’une seule voix et l’ANAD est déjà favorable. Les autres coalitions de Dr Ousmane Kaba, Faya Millimono , nous attendons une réponse favorable aussi.

En tant que leader politique, quels conseils pouvez-vous prodiguer aux nouvelles autorités du pays ?

Au nom du PLP, nous allons dire à la junte de faire des bons choix pour le peuple de Guinée, il a besoin d’être redressé. Nous avons aussi besoin un renouvèlement la classe politique. C’est une nécessité. Pour le faire, Colonel Doumbouya doit créer le SENAT lors de la transition qui permettra de caser les anciens leaders, les anciens gestionnaires des régimes qui se sont succédés.  C’est pour dire que l’heure de la jeunesse a sonné.  Il faut qu’elle s’implique dans la gestion du pays.  Il ne s’agit pas d’une guerre entre les générations. Mais depuis 1980, ce sont presque les mêmes personnes qui nous dirigent. Notre malheur ne provient que ces derniers.

Un leader qui reste à la tête d’un parti, 20 à 30 ans, une fois à Sékoutouréya , ne laissera pas facilement le pouvoir.  Il ne le fera pas. Puisque dans son propre parti, il a refusé l’alternance, c’est toujours lui.

Que répondriez-vous à ceux qui estiment que le choix entre jeunes et vieux doit revenir au peuple ?  

C’est purement démagogique. Vieux ou jeunes, ces gens ont déjà fait leur temps. D’autres mêmes sont devenus grands investisseurs ailleurs. Ils ont fait leur temps. Je ne suis contre personne. Mais qu’ils essaient de donner une chance à la jeune classe politique. Le but doit être de lutter contre le système qui est la mauvaise gouvernance. Pour que les jeunes aient une chance, il faut ces vieux acceptent de nous passer la main.

Avez-vous un message à vos militants et sympathisants ?

C’est de leur demander d’être prêts en reprenant aussi les assemblées au niveau des Comités de base en passant par les quartiers, districts, fédérations. Le PLP s’est déjà lancé pour la victoire finale et le combat ne vient que commencer.

Entretien réalisé par Mouctar Kalan Diallo et Richard Tamoné pour Billetdujour.com