Maire de la commune de Matoto, Mamadouba Tos Camara, a accordé une interview à notre rédaction. Au cours de cet entretien, nous avons abordé des sujets liés à l’insécurité, à la libération des emprises, aux perspectives, …  Nous vous proposons la première partie de cette longue interview.
Bonjour M. le Maire ! Comment la commune de Matoto se porte sur le plan sécuritaire?
Sur le plan sécuritaire, je vous dirais que ça va beaucoup et Dieu merci. Avant notre arrivée et aujourd’hui, les réalités sont diamétralement opposées.  Nous avons réussi à atténuer drastiquement l’insécurité qui est vraiment un problème très épineux.
Il faut noter que ces résultats positifs sont obtenus grâce à l’implication de COGINTA, l’approche des responsables locaux à la base et les polices de proximité.
Dans le souci de pérenniser ces acquis, je suis en train d’envisager une rencontre avec les services de sécurité dans la commune de Matoto pour qu’on puisse parler de certaines observations que les citoyens commencent à me remonter.
Vous savez, avec le couvre-feu, la plupart des services de sécurité se focalise sur le respect strict des heures des couvre-feux. Et, dans certains quartiers de Conakry, les malfrats commencent de changer de stratégies. Deux informations m’ont été informées. Il va falloir que nous prenions des dispositions pour bannir ces nouvelles pratiques.
Quand est-il de l’Insalubrité ?
Vous vous conviendrez avec moi, que dans les années 2018 et avant, la commune de Matoto était la plus sale. Mais il a fallu vraiment un grande avec l’implication notamment des religieux, les chefs de quartiers, secteurs, les leaders d’opinions, pour que chacun contribue à sa façon afin de débrasser l’incivisme chez certains citoyens comme mettre les ordures sur les artères.
Nous avons constaté que toutes nos artères étaient transformées en dépôts sauvages. Mais, avec l’accompagnement logistique du ministère de l’Hydraulique et l’Agence de Salubrité Publique, la commune a pris ses moyens et faire en sorte que la propriété soit effective.  C’est ce qui nous a permis de dégager le point noir au niveau d’Enta qui affectait l’image de la commune. Et, sans oublier les différents rond points.  Ce travail a été facilité avec l’implication des conseillers, les élus locaux à travers une stratégie de nettoyage tous les samedis. En plus, des mesures ont été prises pour ne pas que les endroits soient salis de nouveau.
Où en est-on avec la libération des emprises et qu’est-ce qui est projeté ?
Les travaux ont commencé depuis que le Président de la République a donné instruction à travers le ministère de l’Aménagement de dégager les encombrants physiques sur les artères.
Ça avant dans les meilleures conditions. Nous sommes au niveau d’Enta marché. Il nous reste maintenant les espèces d’Enta à Lansanaya. Ce qu’il faut féliciter, c’est du fait qu’aujourd’hui, la population a eu la volonté, la consciente de libérer elles-mêmes les emprises. Ça se passe sans cri.
Les endroits déjà dégagés, nous sommes en train de ramasser le encombrants physiques pour les envoyer aux dépotoirs. Nous sommes contents dans la façon dont ces travaux se déroulent. Je dois signaler que l’adhésion des populations est à faciliter.
Le gouvernement, à travers le dernier conseil des ministres a adopté le projet de l’Agence de financement des communes de Conakry. Quelle est votre réaction ?
Cette annonce est pour nous une immense joie. Et nous ne sommes pas surpris dans la mesure où depuis l’accession au pouvoir du Président de la République, il ne cesse de prendre des belles initiatives. D’où la création de l’Anafic (agence nationale de financement des collectivités) qui est un instrument de développement de nos communes rurales et urbaines. Si dans la même logique, on crée une nouvelle agence pour appuyer les communes de la zone spéciale de Conakry pour moi, en tant qu’autorité communale, c’est de saluer l’acte avec une grande satisfaction et attendre la mise en œuvre, afin que nos communes puissent changer de visage…
Qu’est-ce que vous envisagez mettre en place pour mieux gérer les recettes ?
Nous sommes engagés à poursuivre les directives du Président Alpha Condé. Fidèle à son slogan, ‘’Gouverner autrement’’,  dans la nouvelle gestion, notre objectif est d’informatiser l’administration municipale afin de sécuriser les recettes.
Déjà, dans notre commune, nous avons recensé les boutiques, les unités industrielles, les garages de mécanique et même les salons de coiffure. C’est extrêmement important pour sécuriser les recettes communales.
Après la localisation de ces unités pourvoyeurs de recettes, la seconde phase de l’opération enclenchée par l’administration communale, sous son magistère, consiste à informatiser l’assiette fiscale pour avoir une base des données numérisées.
Je pense d’ici peu, Matoto va avoir une nouvelle dynamique dans la sécurisation des recettes. Parce que les opérateurs économiques, eux-mêmes, adhèrent à cette vision.

Interview réalisée par Mouctar Kalan  Diallo et Richard Tamoné