Des membres du Collectif des Avocats des sieurs Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui et Cellou Baldé ont animé une conférence de presse ce mercredi à la maison des journalistes sise à Dadya, Kipé dans la commune de Ratoma.  La suspension du Collectif de la procédure en cours a été au centre des débats.

Pour Me Salifou Béavogui, c’est avec beaucoup de regret, d’angoisse, d’amertume, que le Collectif a relevé depuis février que les droits les plus élémentaires de leurs clients en conflit avec la loi pénale en détention provisoire aujourd’hui à la maison centrale de Conakry  sont méprisés. « Nous sommes dans ce dossier depuis leurs interpellations, la phase policière.  Bien que certains de nos clients sont venus d’eux-mêmes pour se soumettre à l’enquête et présentaient toutes les garanties. En plus, ils manifestaient la volonté de se défendre face à toutes les accusations qui par voie de  radiodiffusion avaient été publiées. Malgré tout, ils ont été tous embarqués et maintenus en détention provisoire à la maison centrale de Conakry.  Le dossier confié au Tribunal de première instance de Dixinn, au doyen des juges », a-t-il précisé.  Devant lequel, poursuit Me Béa, nous avons déposé des demandes de remise en liberté qui ont été systématiquement rejetées. « Or, en droit guinéen, la liberté c’est la règle, la détention l’exception. Nous l’avons accepté.
Mais, il se trouvait que dans ce dossier, il y avait une vingtaine de mineurs. Dans ce cas, la compétence revient au tribunal  pour enfant conformément à l’article 669 du code l’enfant. C’est dans cette circonstance, après avoir passé deux mois en détention préventive que le dossier fut transmis au tribunal pour enfant », a-t-il noté.
En plus, nos clients ont été placés en isolement, pas de droit.  « Ils ne pouvaient plus recevoir de visites d’un membre de leurs familles politiques, ni de leurs familles biologiques, sociales. Ils ne pouvaient qu’ accéder à leurs avocats, le Collectif », a-dit ce membre du Collectif des opposants en détention.
Sur les raisons de la suspension de leurs participations, l’avocat de souligner que : « Toutes nos demandes de libertés provisoires ont été rejetées. Nous avons compris que c’est une procédure qui ne fait que charger nos clients. Il n’y a pas de décharge en sens inverse.  Toutes les ordonnances contre lesquelles nous avons relevé appel pour aller se battre devant la Cour d’appel, n’ont pas été transmises. En tout cas à notre connaissance. Tous ces manquements et en  tenant compte des différentes condamnations, nous voyons que tout est planifié…. Nous assimilons vers un parodie de justice dans laquelle nos clients n’ont aucune chance d’échapper. C’est pourquoi, nous suspendons notre participation… », a justifié Me Salif Béavogui.
Binta Kanté pour Billetdujour.com