Ce jeudi 19 mai 2022, le  ministre Secrétaire Général à la Présidence de la République ,  Colonel Amara et le porte-parole du Gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo étaient face aux journalistes. L’objectif  apporter des éclaircissements et positions par rapports à certains sujets qui touchent la transition. 
Au cours de la rencontre , ces hauts commis du Gouvernement se sont prononcés sur l’interdiction de toute manifestation sur les voies et places publiques en Guinée. C’est l’un des points qui était au centre d’une conférence de presse.
Le ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire a indiqué  cette décision  a été prise par  souci d’éviter tout retard dans le déroulement du chronogramme de la transition.« Il y a ici des objectifs à concilier. Mais  l’impératif pour le CNRD  est de rester dans le cadre des 36 mois et de sortir de la transition. Il y a à concilier cela avec la nécessité de garantir l’expression totale des libertés. Dans le contexte actuel, les manifestations peuvent amener à un retard notable sur la mise en œuvre du calendrier sur lequel le Gouvernement et le CNRD se sont engagés. Qu’est-ce qu’on peut faire pour faire cohabiter ces deux impératifs  ? Le président de la transition a estimé que la meilleure manière, c’est de circonscrire l’exercice d’un certain nombre de libertés sans les supprimer. C’est pour ne pas que leur exercice entrave le déroulement du calendrier de sortie de la transition.
Ainsi, même si certains acteurs politiques ont fait croire que c’est une remise en cause des libertés nécessaires, ce n’est pas ça du tout », a indiqué Ousmane Gaoual Diallo, tout en rappelant qu’il est du rôle de l’Etat de faire en sorte que toutes les libertés puissent être exercées sans que l’une ne soit entravée. Si on laisse tout se faire pleinement et qu’il y ait retard dans la mise en œuvre du calendrier, qui va endosser cette responsabilité alors qu’on nous soupçonne déjà de vouloir nous éterniser dans la transition ou de confisquer le pouvoir ? Cette interdiction est faite pour permettre à la Guinée de retrouver un calme », a notifié le porte-parole du Gouvernement.
Durée de la transition
Adoptée récemment par le CNT,Ousmane Gaoual Diallo a confié que cela dépendra de la réalisation des activités prescrites dans le chronogramme de la transition.« Le compte commence quand on  démarre à dérouler les étapes. Même si on vous dit que la transition va durer trois jours, si on ne fait rien, on reste toujours dans la transition. Ces grandes étapes commencent par la mise en place d’un fichier électoral, le toilettage des textes juridiques et institutions, et le déroulé
du processus électoral. Si on ne met pas en oeuvre les premières tâches de la première étape, on n’a rien fait. II faut séparer la transition au retour à l’ordre constitutionnel.
La transition c’est depuis le 5 septembre, le retour à l’ordre constitutionnel est à adossé à ces calendriers de 36 mois. Il faut dix étapes clés pour sortir de la transition. « Ce processus sera déclenché, on pourra dire que les premières briques de sortie de la transition», a-t-il mentionné.
      Ce qui est dit à la CEDEAO !
 
Le Colonel Amara Camara et le ministre Ousmane  Gaoual Diallo se sont prononcés sur la dernière sortie du président de la commission de la CEDEAO, Jean Claude Kassi Brou. Une sortie au cours de laquelle, ce cadre de l’Organisation regionale a opposé une fin de non-recevoir aux 36 mois de durée de la transition adoptés par le CNT.«Nous avons été surpris et même déçus de cette prise de parole de M.Brou. Normalement, il se prononce aprės la
conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO dont il porte la parole. Il traduit les décisions pour l’opinion publique.
C’est inamicale qu’une autorité de ce niveau qui doit agir sur le coup des instructions des chefs d’Etat se permet de faire ce type de commentaire», a fustigé Ousmane Gaoual Diallo.

Puis ajoute :« Monsieur Brou n’est pas exempt de reproche dans la situation de la Guinée. Il le sait pertinemment parce que moi j’étais invité à une réunion qu’il a présidée chez Cellou Dalein. C’est à la sortie de là qu’on a cueilli Fodé Oussou et Kalémoudou Yansané. Moi même , j’étais obligé de confier mon téléphone à un journaliste parce qu’on était súrs qu’ils allaient nous cueillir un a un pour nous emmener. Je n’ai pas vu une seule déclaration de M.Brou condamnant l’acte», a expliqué le ministre Ousmane Gaoual.

Sur la même lancée, le ministre Secrétaire Général à la présidence a estimé que M.Brou a manqué de professionnalisme.«ll y a un peu de manque d’élégance, du respect même pour l’institution qu’il représente. Souvent, quand on est dans la passion, on peut perdre la raison, on peut se tromper de cible. Il est quand même important à un certain moment de depassionner le débat et aller dans le sens de la responsabilité. Je nepense que M. Brou soit la bonne personne nous donner cette leçon de respect ou quoi que ce soit à la Guinée dans la mesure où lui-même son mandat est à questionner à la CEDEAO.
 
Je vois mal quand on ne peut pas se faire une certaine violence pour respecter ou faire respecter son mandat. Comment on peut parler à autres personnes pour dire fait ceci ou cela. Ça s’appelle un manque d’élégance.
 
La CEDEAO est une institution respectable que la Guinée respecte, une institution dont la Guinée a participé à la création. Nous respectons les idéaux et les valeurs de la CEDEAO. Nous dissocions également la personne de M. Brou de la CEDEAO », a confié le colonel Amara Camara.
Moubaillo  pour Billetdujour.com