Vingt-quatre heures après la nomination du Béa Diallo , ancien champion du monde de Boxe  dans le Gouvernement de transition comme ministre de la Jeunesse et des Sports, nous avons interrogé Maître Amadou Tanta Diallo, entraîneur national et membre de la commission nationale de Boxe (FEGUIBOXE) sur  ce qu’il pense, ses attentes, … Lisez !

Billetdujour.com : Béa Diallo promu au poste du ministre de la Jeunesse et des Sports, qu’est-ce que cela vous dit ?

 Me Amadou Tanta Diallo : C’est une joie qui m’anime aujourd’hui. Un sportif professionnel, issu du très haut niveau qui vient d’être nommé à la tête de ce département dédié aux sports. C’est pourquoi, nous avons un grand espoir en ce qui concerne l’avenir des disciplines sportives en Guinée.

Quelles sont vos attentes ?

Comme vous le savez, la Boxe est dans une crise sans précédente en Guinée, il y a cela plus de 5 ans.  Avec ce nouveau ministre qui est du corps, nous espérons que les problèmes qui minent les sports d’une manière générale en Guinée et la Boxe en particulier seront résolus. D’ailleurs, je mets cette rencontre à profit pour vous rappeler les nombreux défis que nous rencontrons dans ce domaine de Boxe. Notamment, la suspension de notre pays aux différentes compétitions africaines et internationales.

Depuis pratiquement 2018, la Guinée est suspendue de toutes les activités de la confédération africaine de boxe (AFBC), de l’Association internationale de Boxe (AIBA) et aujourd’hui, on ne parle même plus de la Guinée sur le plan international. Les raisons de cette suspension sont au nombre de quatre.

La première est du fait que le président de la FEGUIBOXE, le colonel Moussa Keita a toujours refusé d’organiser des nouvelles élections libres et transparentes. Il avait organisé un Congrès en 2016 sans respecter les conditions récuses. Il avait pris la décision d’écarter certains membres statutaires, en plus, il y a eu une ingérence dans le processus électoral de la part du secrétaire général Comité Olympic et sportif guinéen.

C’est ainsi, après examen du dossier, un courrier a été envoyé à la Fédération par un groupe qui ne reconnait pas ledit congrès. Par conséquent, il faillait revenir à des nouvelles élections et en incluant tous membres statutaires, des acteurs de Boxe et le faire de façon transparente… Chose qui n’a jamais été faite.

La seconde raison, la Fédération avait organisé une compétition internationale en 2018 et qui appartient à la Confédération Africaine de Boxe.  Mais la FEGUIBOXE a jugé nécessaire de ne pas travailler avec la Confédération Africaine. C’est ainsi que le président de FEGUIFOOT a fait venir un Gabonais qu’il a présenté aux autorités d’alors comme étant le président de la Confédération africaine de Boxe. C’était une simple manipulation. Malheureusement, on lui a fait passer sur le tapi rouge.  A suite de ce comportement, nous avons été suspendus.

La troisième raison, lors de ce même tournoi, le Togo et le Nigeria étaient représentés. Mais les autorités de ces pays ont affirmé n’avoir mandaté aucun représentant et elles se sont plaintes à la Fédération internationale pour dire qu’elles n’ont jamais envoyé d’officiels ou athlètes en Guinée. C’est notre pays qui sait où il a pris ces boxes.

La quatrième raison, il a été organisé à Conakry, un stage pour les arbitres et juges animé par quelqu’un qui n’est pas habilité à le faire. Parce que pour faire un genre de prestation, il revient à l’Association internationale de Boxe de voir un instructeur certifié à la matière. Mais la Fédération guinéenne a choisi un arbitre qui n’a même pas trois étoiles encore moins un instructeur .  Ce dernier a animé le stage et des attestations ont été délivrées aux participants.

Malheureusement, de cette date à nos jours, le président de FEGUIBOXE et son bureau exécutif ont tout fait pour étouffer cette affaire.  Parce que à cause ce tournoi de 2018, il y a un milliard 751 millions 521 mille francs guinéens qui ont été décaissés par l’Etat guinéen. Un décaissement qui a été fait sur le faux. Et, qui n’a jamais répondu aux critères de la Confédération Africaine de Boxe.  Ça n’a jamais été un tournoi de la zone 2   a précisé que ce fameux faux président de la Confédération, Clément Sossa Sinawango  a touché plus de 100 millions 500 mille francs guinéens.

Béa Diallo, sportif et ministre. Quelle est votre réaction ?

 C’est une nomination que nous espérons donnera un grand ouf à toutes les Fédérations sportives guinéennes.  Nous pensons déjà à un changement, le football ne sera pas la seule Fédération vedette.  Nous attendons que le nouveau ministre fasse en sorte que toutes fédérations sportives reconnues par le ministère des Sports bénéficient le même traitement. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de privilège par rapport à certaines fédérations.

Parce que nous avons toujours eu l’impression d’être relégué en seconde rang. C’est pourquoi, on dit c’est un Ministère des Football.  Nous souhaitons que la gestion du nouveau ministre soit transversale.

Un message au ministre Béa ?

Vous savez, nous avons à faire à un boxeur.  Et, qui dit boxeur, dit quelqu’un qui n’a pas peur des défis.  Au contraire, qui recherche les défis et reste toujours prêt à leur relever. Sachant qu’il a des défis énormes, je n’ai pas beaucoup à m’inquiéter.

 Le seul conseil, c’est de lui dire de se faire s’entourer des hommes capables, qui connaissent le sport.  En plus de veiller à ce qu’il y ait un certain contrôle au niveau de certaines fédérations.  Et retenir que le grand mal est du fait que le Ministère ne contrôle par ce que font ses structures, il y a un laisser-aller total. C’est à M. Béa de trouver un mécanisme pour pouvoir avoir un œil sur tout ce qui se passe et s’il y a des fonds, vérifier la gestion.

Entretien réalisé par Bella Kanté pour Billetdujour.com