La fièvre typhoïde est due à Salmonella typhi qui, contrairement à la plupart des espèces du genre (Salmonella), n’infecte que les humains en provoquant une maladie généralement grave. La contamination se fait par voie orale. La dose nécessaire pour que la maladie de la typhoïde se manifeste est de 100.000 bactéries ingérées.
Symptômes des fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
La période d’incubation, de durée variable (5 à 34 jours), est asymptomatique. La phase d’invasion est marquée par l’apparition progressive d’un malaise général accompagné de céphalées, d’une fatigue importante, d’insomnie et de troubles digestifs variés (anorexie, constipation, douleurs abdominales). La température s’élève régulièrement et atteint 40°C au sixième ou septième jour,sans accélération du pouls. De tels symptômes, associés à une langue saburrale, à la présence de râles bronchiques et à une augmentation du volume de la rate (splénomégalie) peuvent déjà évoquer la typhoïde et entraîner la mise en œuvre d’examens complémentaires. L’hémogramme montre une diminution du nombre des globules blancs (leucopénie) et oriente le diagnostic. L’isolement du germe, par hémoculture à ce stade de la maladie, et son identification le confirmeront. La symptomatologie est plus riche à la phase d’état et le diagnostic peut être porté dès l’examen du malade. Le tableau caractéristique associe une fièvre en plateau et un pouls lent. Des troubles de la conscience apparaissent, d’intensité variable, allant de la somnolence et de la prostration à une obnubilation importante : le tuphos. Une diarrhée classiquement “jus de melon” est présente dans la moitié des cas, associée à une sensibilité de l’abdomen lors de la palpation de la fosse iliaque droite. Avec la même fréquence on peut retrouver la splénomégalie et l’apparition de taches rosées lenticulaires (de 2 à 4 mm de diamètre) non prurigineuses, à la base du thorax et au niveau de l’abdomen. A ce stade ce sont la leucopénie et surtout les coprocultures et les examens sérologiques qui vont confirmer le diagnostic. Des complications digestives, neurologiques, cardio-vasculaires peuvent venir aggraver le tableau initial.
Traitement et prévention
Traitement de la Typhoïde :
Plusieurs antibiotiques restent actifs sur cette bactérie malgré la survenue de phénomènes de résistance aux antibiotiques.
Prévention de la fièvre typhoïde :
La prévention du risque d’infection chez le voyageur commence par la protection contre les risques de l’eau, y compris les eaux de lavage des aliments crus et celles servant à la préparation des glaces et des glaçons. Elle doit aussi éliminer les risques alimentaires de contamination.L’autre volet de la prévention de la typhoïde chez le voyageur est la vaccination. Elle est indiquée dans toutes les zones d’endémie, davantage encore pour les longs séjours ou si le voyageur s’écarte des circuits habituels et des hôtels aux normes d’hygiène internationales. Certaines affections (hypochlorhydrie, immunodéficience…), justifient son emploi. Le vaccin contient un antigène polysaccharide capsulaire (Vi) de Salmonella typhi. Il est efficace à partir de deux ans, mais l’on sait que la typhoïde est exceptionnelle chez le nourrisson. Une seule injection intramusculaire ou sous-cutanée suffit à conférer en 15 jours une immunité d’au moins 3 ans. L’injection peut provoquer une douleur locale, une rougeur, rarement une induration. De la fièvre peut survenir dans 1 à 5% des cas. Seules contre-indications : l’allergie spécifique à l’un des composants du vaccin ou une hypersensibilité lors d’une administration antérieure. Il est déconseillé de l’utiliser lors de la grossesse ou de l’allaitement (en l’absence d’étude spécifique à ce sujet). Il peut être injecté simultanément avec les vaccins contre le tétanos, la poliomyélite, les hépatites A et B, les méningites à méningocoque A et B, la rage et la fièvre jaune. La vaccination est un appoint appréciable mais ne protège pas contre une infestation massive à Salmonella typhi.
Source: pasteur-lilli.fr