Ignorance, égoïsme, anarchie et indiscipline, c’est le constat que nul ne peut ignorer aujourd’hui en se déplaçant dans la capitale Conakry. Cet état de fait est souvent occasionné notamment par les usagers de la route et par certains agents de la police routière sensés règlementer cette circulation.
Ces mauvais comportements sur nos voies publiques et le mauvais état constituent un véritable calvaire surtout pour les travailleurs qui accusent souvent trop de retards avant de rejoindre le lieu de travail.
Des bouchons interminables avec parfois des véhicules en panne en pleine circulation, des gros porteurs qui font des obstructions… sont autant de comportements nuisibles qui empêchent ou perturbent la fluidité de la circulation. A cela s’ajoutent les nouveaux services des motos-taxis sur plusieurs axes inaccessibles aux véhicules. Le pire c’est le manque de civisme de certains usagers qui refusent de respecter les principes les plus élémentaires du code de la route.
Suite à cet état des faits, certains citoyens se prononcent.  Aliou Bah, électricien accuse la police censée régler la circulation. « Tous nos calvaires dépendent des policiers souvent corrompus qui ne cessent à longueur de la journée de  prendre l’argent  avec les chauffeurs au niveau des carrefours où ils sont postés. Ces mauvaises pratiques qui ne sont jamais  sanctionnées sont  aussi à la base de nombreux accidents de la circulation», soutient-il.

De son coté, Fodé Sylla, chauffeur de taxi estime que la dégradation de nos routes dans certains endroits cause aussi  des gros problèmes dans la circulation et évidement dans leurs recouvrements. « A Conakry, la dégradation des routes est très poussée. En plus des bouchons, on nous accuse souvent de faire des découpages arbitraires des tronçons. Moi, je regarde pour moi d’abord. Ce véhicule ne m’appartient pas. En aucun cas, je vais l’envoyer sur les routes où il y a des problèmes particulièrement une dégradation très poussée. Avec cette situation, mes amis qui travaillent pour des particuliers me font savoir qu’actuellement, ils n’arrivent pas à honorer les primes de location », a-t-il fait savoir.
Poursuivant, il rajoute qu’il y’a trop de problèmes sur nos routes. « Le gouvernement doit comprendre que le bien-être social de la population est aussi lié au développement des infrastructures. Pour preuve, aujourd’hui, transporter nos produits locaux de villes en villes n’est pas une chose aisée. Hors, ces transactions apportent beaucoup de ressources à nos communautés basées  aussi à l’intérieur du pays », a-t-il mentionné.

Cet autre usager, Elhaj Bhoye Barry, commerçant au marché Bonfi. « Les problématiques de la circulation routière  à Conakry est une réalité qui plonge plus d’un Guinéen dans l’inquiétude à chaque fois qu’il a rendez-vous dans la ville de Conakry », affirme Monsieur Barry

Abordant la cohabitation entre chauffeurs et policiers, il dit que ça ressemble comme le chat et la souris. Il faut qu’on respecte les principes pour pouvoir règlementer les défaillances enregistrées par ci et par là. « Le lundi, passé,  en quittant la ville,  j’ai fait 2heures 35 minutes à la plaque  avant de gagner un véhicule. Les matins aussi c’est pareil voire le pire », a-t-il laissé entendre.
Rejetant les accusations portées contre sa corporation, Capitaine Moustapha Soumah souligne que: « Nos argents sont confrontés en grande partie au manque de maitrise de certains chauffeurs et l’indiscipline ou le manque de civisme de plusieurs autres conducteurs. Ces comportements affectent dangereusement notre système routier  rendant  la circulation très difficile. Chacun des transporteurs ne se soucie que sur le comment il va se frayer un passage, tant pis pour ceux qui sont derrières. Avec ces façons de faire, les bouchons seront toujours au rendez-vous. Mais, avec plus de responsabilité surtout de la part des conducteurs, il n’aura pas ces réalités que nous vivons actuellement », a-t-il considéré.
Qu’à cela ne tienne, circuler à Conakry reste un véritable  calvaire pour les travailleurs !
Amirou Kanté pour Billetdujour.com