Ce jeudi, la Direction générale de l’Électricité de Guinée (EDG), en présence du ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, a organisé dans un réceptif hôtelier de Conakry une rencontre de prise de contact avec les hommes de média à travers un déjeuner de presse. L’objectif est de permettre à ces professionnels des médias de mieux comprendre la situation énergétique de notre pays, de les sensibiliser aux enjeux liés à l’énergie et de les encourager à utiliser de manière optimale les informations relatives à ce secteur.
Pour la circonstance, le Directeur général de l’EDG, El Hadj Gando Barry, a confié que l’objectif de cette rencontre est de solliciter un soutien accru des médias dans le secteur de l’électricité, en mettant en avant les aspects positifs, la sérénité, l’accompagnement et le civisme. « Il est essentiel d’éviter de promouvoir des scénarios apocalyptiques ou d’inciter à l’incivisme et à la violence. En effet, sans quiétude, ordre et paix, il est impossible de parler de développement, de distribution, de production d’énergie, de transport ou d’accès. »
Par la suite, le Directeur général de l’EDG a expliqué que les agents sur le terrain, chargés des réparations, risquent d’être empêchés de travailler et attaqués. « Au lieu de résoudre le problème, on l’aggrave. C’est pourquoi je souhaite que vous compreniez que nous avons le même objectif : satisfaire le public. Avoir l’électricité est un droit, ce n’est plus un simple service que l’on vend », a-t-il déclaré aux médias.
Parlant des manifestations liées parfois au manque de courant, El Hadj Gando Barry a soutenu que le manque de transformateur ne doit pas conduire à des manifestations de rue. « Vous n’avez aucun droit, parce que vous n’avez pas d’électricité, de bloquer la route ou d’empêcher les citoyens de circuler. Il faut qu’on soit clair parce que ça, c’est une question de civisme, c’est une question de la loi.»
Abordant la nécessité d’avoir un compteur prépayé, il a estimé que le prépaiement est une solution gagnant-gagnant pour la société EDG mais aussi pour le client. « C’est pourquoi nous parlons d’un client, un compteur. Aujourd’hui, EDG compte moins de 700 000 abonnés. Pensez-vous que ce chiffre est exact ? Est-il possible que seulement 700 000 personnes soient abonnées à EDG ? C’est tout simplement parce que beaucoup de personnes consomment l’électricité sans être abonnées. C’est ce qu’on appelle une perte commerciale. Notre stratégie aujourd’hui est de privilégier le prépaiement, car avec le prépaiement, le recouvrement est sûr. Nous n’avons pas à discuter des arriérés. Avec le prépaiement, vous payez ce que vous consommez. L’un des outils de ma stratégie de recouvrement est de promouvoir les compteurs prépayés. L’un des avantages du compteur prépayé est qu’il vous aide à mieux gérer votre consommation. Si les gens consomment le courant sans compteur, il est impossible de savoir ce qu’ils consomment. »
Sur la même lancée, le ministre de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Aboubacar Camara, a souligné l’importance des critiques constructives : « Si vous ne le faites pas, nous ne nous en sortirons pas. Tout dirigeant qui refuse d’être critiqué de manière constructive doit rendre le tablier. Je l’ai dit, tant qu’on ne te critique pas, c’est que tu ne fais rien. Quand on commence à te critiquer, c’est là que tu vois où il faut améliorer. Mais il faut donner la bonne information, pas des informations explosives ni sensationnelles, juste pour attirer l’attention des gens sur la plateforme », a-t-il lancé. Avant d’enchaîner : « Dire qu’il n’y a pas de courant dans un quartier de Kankan et dire que tout Kankan manque d’électricité sont deux communications différentes. On a besoin des médias pour nous aider à nous améliorer et permettre que la bonne information soit diffusée. Si vous appelez un responsable et qu’il ne répond pas, tant pis pour lui. C’est à ses risques et périls. L’idéal serait que nous puissions nous entendre, car si vous ne donnez pas la bonne information, cela nous crée des problèmes. À EDG, je l’ai toujours dit, la situation d’EDG est une situation entretenue. La fraude, ce ne sont pas les gens de l’extérieur qui la font. La fraude est ancrée depuis des années. Vous avez vu que le prix du kilowattheure ne fait qu’augmenter. Si nous-mêmes ne changeons pas de comportement vis-à-vis de ceux que nous gérons, il sera difficile que les messages de sensibilisation que nous diffusons soient pris au sérieux. Sur le terrain, ce sont les chefs de zones et les responsables de la facturation qui sont concernés », a-t-il dénoncé.
Le chargé de communication à EDG, Naby Camara, a annoncé la poursuite de la campagne de pose des compteurs prépayés dans les zones concernées. Il a également souligné l’importance du recouvrement des factures impayées auprès des clients de la société.
Ces actions, selon Naby Camara, permettront à EDG de répondre efficacement aux besoins des abonnés en matière de dépannage et de garantir une tension électrique stable. De plus, elles visent à corriger les injustices subies par certains abonnés, en particulier ceux qui paient pour l’électricité, contrairement à d’autres qui en consomment gratuitement sans être abonnés. « Si on comptabilise le nombre de factures qui sont payées au cours de l’année parmi les six factures émises par la société chargée de la distribution, une seule facture est soldée par les clients », a-t-il regretté.
Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com