Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n’ont pas engrangé d’avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi lors d’un sommet du G20 à Rio de Janeiro qui a été percuté par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient. Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année, peut se targuer d’avoir pu lancer une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, coalition de 82 pays, et d’un succès avec un engagement commun à coopérer pour imposer «effectivement» les plus fortunés.
Pas de fumée blanche sur le climat
Alors que les négociations piétinent à la conférence sur le climat COP29 de Bakou sur la question de la finance climatique, l’espoir était grand de voir le G20 débloquer la situation.
Dans leur déclaration finale, les dirigeants du G20 reconnaissent «le besoin d’augmenter la finance climatique» et de la porter à «des milliers de milliards de dollars, provenant de toutes les sources». Mais sans préciser qui mettra la main à la poche.
Ils n’ont pas non plus repris dans leur communiqué l’engagement à «opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques», qui avait été arrachée à la dernière COP l’an dernier à Dubaï.
Une paix «durable» en Ukraine, un cessez-le-feu à Gaza et au Liban
La guerre en Ukraine a beaucoup dominé les débats au G20, au lendemain du feu vert donné par les Etats-Unis à Kiev pour l’utilisation de leurs missiles de longue portée contre la Russie.
«Nous considérons bienvenues toutes les initiatives pertinentes et constructives en faveur d’une paix juste» et «durable» en Ukraine, écrivent les dirigeants dans leur déclaration.
Ils rappellent les principes de la charte des Nations unies «pour la promotion de relations pacifiques, amicales et de bon voisinage entre les nations». Mais comme l’an dernier lors du sommet du G20 à New Delhi, si le texte dénonce de manière générale «la menace et l’emploi de la force» visant à obtenir des gains territoriaux, il ne fait pas mention explicitement d’une «agression» russe.
Les pays du G20 se disent «unis pour soutenir un cessez-le-feu» à Gaza et au Liban. «Tout en exprimant notre profonde inquiétude au sujet de la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et l’escalade au Liban, nous soulignons la nécessité urgente d’étendre le flux de l’assistance humanitaire et de renforcer la protection des civils».
Coopérer pour taxer «effectivement» les super-riches
Les dirigeants du G20 ont endossé lundi l’idée de coopérer pour taxer «effectivement» les personnes très fortunées, une victoire pour le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, à la tête du G20 cette année.
«Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d’assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées», indique la déclaration finale.
82 pays signataires d’une alliance contre la faim
C’était l’initiative sociale phare de Lula pour la présidence brésilienne du G20: une Alliance globale contre la faim et la pauvreté a été lancée lundi, avec 82 pays signataires.
L’Alliance globale contre la faim vise à unir les efforts afin de dégager des moyens financiers ou de répliquer les initiatives qui fonctionnent localement. L’objectif est d’atteindre un demi-milliard de personnes d’ici 2030, en donnant une dimension internationale au combat contre la faim et les inégalités.
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