C’est un fait inédit. Il faut observer la scène pour bien comprendre cette réalité qui ne passe pas inaperçue. Au carrefour Bambéto via transversal Kipé 2 jusqu’au Centre-Emetteur, des petits maures font le show devant l’impuissant des mendiants guinéens.
Ibrahim, la cinquantaine révolue, a trois de ses enfants qui font la collecte journalière pour eux.  Dans un français mélangé à l’arbre, ce père de famille mauritannienne  a fait savoir que sa survie dépend de la mendicité faite par ses enfants. « Je suis à Conakry depuis fin  mars 2018.  Je quémandais au début mais finalement, j’ai compris qu’en Guinée, les gens ont plus de sympathies pour les enfants et les femmes qu’un vieux de 70 ans ou plus. C’est pourquoi, j’ai jugé nécessaire d’envoyer mes enfants. Depuis, notre économie a évolué», a-t-il précisé.  Poursuivant, notre interlocuteur a soutenu que les Tout petits  forcent parfois la situation. «  Souvent, j’observe la scène. Nos enfants suivent certains à des mètres avant d’avoir gains de cause. On peut avoir 60 à 80 mille francs les jours ouvrables. Les week-ends,  au carrefour Centre Emetteur ou on reste jusqu’à 21 heures, on peut se retrouver  avec plus de 200mille parfois.»
Mariama Sow, la soixante à peine, dit suivre les mouvements des petits maures comme si elle était dans une salle de cinéma. « Ce sont des punaises, des abeilles, ouf, je ne sais le dire. Ils nous fatiguent.  Ces enfants courent derrière tout le monde. Leur façon de  quémander est unique. Ils forcent la situation. Ils attrapent les bras des passants ou tirent leurs vêtements.  Pire, parfois, ils le font à deux voire trois», a-t-elle décrit.
Plus loin, madame Sow a signifié qu’elle est gênée non seulement de voir ces genres de comportement mais le plus difficile de se conformer. « C’est vrai que je fais la mendicité mais en tant que Guinéenne, il y a des attitudes  que moi, je ne peux  faire. Je tends la main, demande à distance l’aumône mais pas plus. On ne doit pas forcer  une personne pour qu’elle vous fasse grâce. Mais, nos amis Mauritaniens  sont prêts à tout pour gagner l’argent. C’est vraiment décevant », a-t-il regretté.
Aujourd’hui, en plus des petits maures, des Nigériens, des Tchadiens   se sont mis dans la dance.  Face à cet état de fait, les mendiants guinéens restent sur un terrain qui est loin d’être conquis.
Mouctar Kalan Diallo  pour Billetdujour.com

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