Six mois après que l’OMS a déclaré que le coronavirus parti de Chine était une pandémie, l’Afrique est toujours le continent le moins touché du point de vue sanitaire. Il subit en revanche le choc économique autant que les autres parties du monde.

L’impact économique de la pandémie est violent en Afrique. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, le continent entrera cette année en récession, avec une contraction de 1,7% de son PIB, la contre-performance de la croissance pourrait même atteindre 3,4%, selon la Banque africaine de développement. Quel que soit le niveau de récession qu’elle va enregistrer, le rebond de 3% envisagé pour l’année prochaine ne sera pas suffisant pour permettre à l’Afrique de retrouver ses performances de 2019.

Des situations contrastées et jusqu’à 50 millions de nouveaux pauvres.

Certains pays sont plus économiquement affectés que d’autres. La baisse mondiale de la demande de pétrole liée notamment au ralentissement du transport aérien et la chute des cours de l’or noir qu’elle a provoquée ont durement frappé les producteurs d’hydrocarbures comme l’Algérie, l’Angola et le Nigeria… Sont aussi fragilisés les pays dont le tourisme est l’un des secteurs économiques importants comme la Tunisie, le Maroc ou encore l’île Maurice. Ils voient le chômage augmenter plus qu’ailleurs.

Certains pays d’Afrique de l’Ouest font partie de ceux dont l’économie résiste le mieux, comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo ou encore le Sénégal. Malgré cette résilience, ils vont également connaître une augmentation de l’extrême pauvreté comme dans les autres régions du continent.

Plusieurs millions d’emplois perdus L’explosion de la pauvreté est la conséquence essentiellement de la perte d’emplois pour des millions d’Africains du fait de la crise. Le scénario le plus pessimiste d’une baisse de 3,4% du PIB continental pourrait entraîner une perte de 30 millions d’emplois, selon la Banque africaine de développement. Et cela touchera en premier lieu les travailleurs pauvres. Ils représentent, à eux seuls, près de la moitié des salariés.

RFI