C’est un fait qui ne passe pas inaperçu. Pendant les heures de pointe. Oui, un véritable film hollywoodien qu’on observe entre les passagers. Cette difficulté s’est aggravée depuis la déclaration de certaines mesures d’urgence à cause du Coronavirus. Ici, à Bambéto dans le quartier Koloma 1, commune de Ratoma, c’est un grand combat pour ceux qui ont des programmes à Madina ou en ville les matins.
Plus de deux heures à la plaque juste après le rond-point de Bambéto, Alpha Diallo, homme d’affaires est parti se refuser dans un restaurant à côté. Mine serrée et une voix qui sort à peine, il confie que ses pieds ne tiennent plus. « C’est incroyable .Tous les taxis qui viennent sont pleins et je ne vois pas les bus. Vous avez vu comment je transpire et puis le matin ? Ce sont les effets du temps d’arrêt à la plaque. Depuis que le nombre de passagers a été limité dans les transports en commun, nous avons plus de difficultés pour trouver un déplacement. J’ai un rendez avec un client mais je risque fort de le rater avec cette crise de véhicules.Vous savez, je ne me soucis pas tellement du coût, l’essentiel, c’est de trouver un taxi d’abord. De Bambéto en ville, aller/retour, je paye 18 mille francs voire plus contre 9 mille avant l’arrivée de la covid19. Pire, les chauffeurs font aussi des découpages fantaisistes.»
Madame Fatoumata Kanté, la soixantaine révolue est accompagnée de son petit fils et ils veulent se rendre à Donka. « Mais, il n’y a plus de bonnes personnes. 8 heures nous a trouvé ici. Il est maintenant 10 heures. Avant, une personne de mon âge n’avait pas de difficultés pour se déplacer.
Par surprise, une vieille personne trouvait souvent quelqu’un qui va lui demander, maman ou papa, vous allez où, venez avec moi. Mais hélas, c’est une nouvelle génération et même un nouveau monde.
Mon petit fils a tenté d’ouvrir la porte d’une voiture pour moi mais un peu il n’est pas tombé à cause des bousculades. C’est un combat et il faut être fort mais je dis très fort pour pouvoir s’embarquer. C’est pourquoi, j’ai voulu prendre une moto mais le prix est aussi exorbitant. Tenez-vous bien ! 30 à 40 mille pour se rendre en ville et avec tous les risques. En plus, ils ont aussi souvent des problèmes avec la police. »
Sur la même lancée, Aliou Dallo, médecin souligne que pour se rendre facilement en ville, il faut que 6h 30 vous trouve à la plaque. « Je travaille dans une clinique en Tombo. Mais je ne me casse pas la tête. Pendant les jours ouvrables, je sors chez moi après la prière de l’aube. Souvent, je ne retarde pas au niveau de l’arrêt pour trouver un taxi bien que les bus viennent très rarement.»
Moussa Sow conducteur de taxi soutient que les matins, il roule très rarement vers Bambéto à cause des tracasseries policières occasionnant des embouteillages. « Je passe par Bambéto mais c’est entre 11 heures et 13 heures. Si vous remarquez bien, il y a souvent des policiers qui procèdent disent-ils au contrôle des dossiers et je ne sais quoi en créant des embouteillages. Même en règle, tu payeras une fois tombé dans leurs filets.»
Tentant d’équilibrer cette dernière allégation, nos efforts sont restés vains.
Qu’à cela ne tienne, se déplacer les matins pour la ville reste un véritable casse-tête pour les citoyens de Conakry en général mais en particulier ceux de Koloma 1&2 mais ils ne peuvent que prendre leur mal en patience. Les pauvres !
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com