Des membres de la Coordination Nationale du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) étaient devant les hommes de médias vendredi 10 mai 2024. À la maison de la presse située à la Minière, commune de Dixinn. Ces acteurs de la société civile ont exprimé leur désarroi face à ce qu’ils dénoncent comme la volonté du CNRD de confisquer le pouvoir.
Intervenant, le coordinateur du Forum des forces sociales, Abdoul Sacko a soutenu qu’il est évident qu’aujourd’hui, le CNRD et son gouvernement n’ont aucune intention de respecter leurs engagements : « Nous devons aller plus loin. Avons-nous des dirigeants capables ? N’ont-ils pas atteint leurs limites ? Devons-nous simplement rester les bras croisés ? Le contrat social qui nous a été proposé le 5 septembre est-il respecté ? Une partie n’a-t-elle pas sciemment violé ce contrat ? », s’est-il interrogé.
Poursuivant, l’activiste a rappelé que le 5 septembre 2021, les Guinéens se sont embarqués dans un bateau dont personne ne connaissait la destination réelle, en dehors du discours qui leur a été vendu. « Depuis lors, nous vivons dans le regret, la déception et la souffrance quotidienne. Nous n’avons cessé de proposer, d’alerter, de dénoncer, dans l’espoir que nos dirigeants comprennent la souffrance du peuple. Mais si le président décide d’ignorer le passé et de manquer de vision, il est temps de sortir de nos peurs et de nos intérêts personnels pour affronter l’avenir. Il est clair que le CNRD veut confisquer le pouvoir », a estimé Abdoul Sacko.
Face à ces manquements, l’activiste de la société civile a lancé un appel aux acteurs sociaux et politiques à assumer leurs responsabilités pour sortir la Guinée de cette situation critique. « Les autorités de la transition ne peuvent pas respecter leurs engagements. Il faut mettre fin à cette descente aux enfers que vit le peuple de Guinée. »
Dans la même dynamique, Mamadou Barry, membre de la Coordination, a regretté cette cherté de la vie à laquelle ses compatriotes sont confrontés actuellement. « Aujourd’hui, beaucoup de pères de familles sont comme de l’électricité, ils sortent à 05h du matin pour rentrer à 19h ou 20h pour ne pas que leurs familles les voient. Parce que ça ne va pas. Et pourtant, on avait qualifié l’ancien régime de tous les noms d’oiseaux. Mais présentement, ce qui se passe, seuls les responsables de familles savent ce qu’ils traversent. Au-delà de tout ça, il y a des tracasseries qui se passent dans les rues par les policiers qui arnaquent les gens. On dirait que c’est nous, les citoyens lambda, qui devons leur donner leur salaire. Il est nécessaire que le peuple guinéen se réveille pour dire non à ce régime dictatorial », a-t-il formulé.
Dénonçant les violations des Droits de l’Homme, M. Barry a précisé qu’on peut enfermer quelques-uns, mais pas les 13 millions d’habitants. « Le 5 septembre est devenu un vrai cauchemar qui nous empêche aujourd’hui de dormir. Des incendies de part et d’autre sans enquête, sans communication. La fois dernière, c’est des enfants qui ont été sauvés juste à temps, 70 personnes dans un bus. Mais jusqu’à présent, aucun communiqué de l’État, on dirait qu’ils n’ont aucune considération pour le peuple. Pourtant, ils ne gouvernent pas la terre, c’est le peuple, c’est à nous de rendre compte. J’en appelle aux acteurs sociopolitiques du pays de ne pas regarder les complaisances liées à vos amitiés des uns et des autres, ne regardez pas la peur de Léonard. Disons la vérité, disons ce qui pourrait être fait, même si ça ne serait pas fait dans notre temps, mais disons-le. C’est la vraie dignité. Les acteurs politiques, de la société civile, réveillez-vous, bougeons-nous, arrêtons de rouler pour faire comme si on était là pour regarder ce qui se passe. L’histoire retiendra tout ce que nous poserons », a-t-il conclu.
Bonnata Diallo pour Billetdujour.com