L’entraîneur Amadou Tanta Diallo a vivement dénoncé la situation actuelle de la Boxe en Guinée lors d’une conférence de presse tenue le 29 juin 2024 à la maison des journalistes sise à la Minière, commune de Dixinn. Cette rencontre, organisée par certains membres statutaires de la Fédération Guinéenne de Boxe (FEGUIBOXE), avait pour objectif de mettre en lumière les dysfonctionnements au sein de la fédération et d’annoncer les mesures envisagées pour redonner à la Boxe sa place d’antan, tant au niveau national qu’international.

Amadou Tanta Diallo, ancien boxeur international et président du Muhammad Ali Boxing Club, a exprimé ses préoccupations concernant la gestion de la FEGUIBOXE par le président actuel, Alpha Amadou Baldé. Selon lui, ce dernier aurait exclu la majorité des membres et gouverné sans respecter les statuts ni les règlements. Les appels et alertes pour soutenir le sport sont restés sans réponse, malgré les efforts des membres statutaires. En conséquence, neuf membres sur dix-sept ont signé une pétition demandant la destitution de l’équipe dirigeante actuelle.

Dans cette dénonciation des manquements de l’équipe du président Alpha Amadou Baldé, l’entraîneur Amadou Tanta Diallo a cité plusieurs problèmes au sein de la fédération de Boxe en Guinée. Voici les points clés qu’il a soulevés : Non-tenue d’assemblée générale : La fédération n’a pas organisé d’assemblée générale depuis le dernier congrès électif en janvier 2022. Manque de transparence : La gestion administrative et financière manque de transparence. Soutien insuffisant aux clubs : Les clubs statutaires n’ont pas reçu d’informations sur l’utilisation des subventions et aides accordées à la boxe guinéenne, notamment les 40 millions de francs guinéens donnés par l’État via le Ministère de la Jeunesse et des Sports .Primes impayées : Les primes de missions ou de résultats pour les boxeurs et membres de l’encadrement restent partiellement ou totalement impayées malgré la réception des fonds.Placement du frère du président dans la commission d’éthique : Le président de la Fédération Guinéenne de Boxe a unilatéralement placé son jeune frère au sein de la commission d’éthique de la Confédération Africaine de Boxe (AFBC), sans lien avec la pratique de la boxe en Guinée. Manque de formation des techniciens : Il y a un manque de formation pour assurer la relève dans la boxe guinéenne. Absence d’organisation de compétitions nationales : Aucune compétition n’est organisée à l’échelle nationale, ni pour les catégories masculines ni féminines.

Ces problèmes  poursuit l’entraîneur Tantan ont conduit à l’absence d’une véritable équipe de boxe compétitive en République de Guinée, incapable de performer dans les compétitions internationales.

Dans son discours, il a vivement critiqué la sélection des joueurs par le président Alpha Amadou Baldé. Selon lui, le président envoie de jeunes boxeurs mal préparés et mal encadrés à l’abattoir, non pas dans le but de faire briller le pays, mais uniquement pour récupérer ultérieurement les fonds accordés par l’État guinéen lors de ces compétitions. Le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de Paris 2024 à Bangkok en est une parfaite illustration. Cette compétition a débuté le jeudi 23 mai 2024, avec la pesée officielle d’engagement des boxeurs, la visite médicale et le tirage au sort, mais la Guinée était absente. Il était donc techniquement impossible pour la Guinée de participer à la compétition. Malgré cela, deux boxeurs et deux entraîneurs ont été envoyés avec deux jours de retard, apparemment pour toucher les frais de mission.

Face à ces problèmes, les clubs statutaires ont retiré leur confiance à Monsieur Alpha Amadou Baldé. Selon eux, il n’existe pas de véritable fédération de Boxe tant que le statut, le règlement intérieur et le nouveau bureau exécutif de la Fédération guinéenne de Boxe ne sont pas élaborés et adoptés avec la participation de tous les clubs statutaires.

En conclusion, l’entraîneur a lancé un appel aux instances nationales et internationales, notamment le Ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité national olympique et sportif guinéen, la Confédération Africaine de Boxe et l’Association Internationale de Boxe (IBA). Il demande qu’elles ne considèrent plus Monsieur Alpha Amadou Baldé comme le représentant de la boxe guinéenne. De plus, il souhaite que la Fédération Guinéenne de Boxe obtienne un statut juridique digne d’une fédération nationale, conforme aux lois de l’IBA, de l’AFBC, de la Charte Olympique et de la loi sur la pratique du sport en Guinée.

Il est important de noter que malgré les dysfonctionnements dénoncés précédemment, les organisateurs de la conférence ont exprimé leur souhait de voir tous les acteurs se rassembler, sans exclusion, afin de revitaliser cette discipline. C’est un appel à l’unité et à la coopération pour améliorer la situation de la boxe en Guinée.

Disiré Dassassa pour Billetdujour.com