Ce jeudi, le  dernier premier ministre du régime de  Lansana Conté, Ahmed Tidjane Souaré a été interrogé sur l’actualité sociopolitique du pays. A cet effet, il a abordé la question sur une  similitude du règne de Conté à celui d’Alpha Condé. L’ancien commis de l’Etat de souligner qu’il est évident que les circonstances peuvent se répéter sans se ressembler parfaitement. Et de poursuivre que si les gouvernants actuels commettent la même imprudence en n’écoutant pas le peuple, beaucoup de choses pourront se passer. « Je vous dirais qu’il y a une réelle incompréhension aujourd’hui dans notre pays entre les acteurs politiques. C’est un terreau fertile pour nous conduire vers les mêmes circonstances de la fin du règne du président Conté », a-t-il indiqué.
Interrogé sur  la Constitution qui régie actuellement la Nation,  il a soutenu que  c’est une question qui l’amène un peu à regarder en arrière. Souvenez-vous qu’une bonne partie des Guinéennes estime que la Constitution de 2010 n’est pas légitime, par le fait qu’elle n’a pas été soumise en référendum, c’est le point départ. « Bien sûr que c’est cette Constitution qui a pu nous sortir les crises de la transition militaire, qu’on ne souhaitait pas. Donc nous avons évolué avec ce ressentiment d’une partie des Guinéens. En démocratie, c’est la loi du grand nombre qui compte et l’avis de chacun », a rappelé  M. Souaré.
Sur le changement de  la Constitution, il a noté que lorsque le programme a été annoncé, les Guinéens étaient divisés.
Sur la même lancée, il a fait remarquer qu’au sortir des élections couplées du 22 mars 2020, il l y a une nouvelle Constitution et on nous apprend que cette Constitution souffre de certains problèmes, certains ont souligné le mot fort : falsification. Ça veut dire que dix ans en arrière, on avait un problème. «  Et nous nous retrouvons avec le même problème. Peut-être en 2030, on ne sait pas qui sera là, nous aurons ce problème », présage-t-il.
Allons-nous continuer à massacrer le fondement de notre pays de la sorte ? S’interroge-t-il. « C’est toute à fait légitime aujourd’hui de poser la question de savoir, si nous avons une Constitution ? Parce que celle de 2010 n’emportait pas l’unanimité. Celle de 2020, contre laquelle beaucoup se sont battus, certes, certains ont gagné, mais la Guinée n’a pas gagné. Il faudrait que les acteurs publics, lorsque vous avez pris la responsabilité de servir l’Etat et le citoyen, il faut faire attention au niveau des actes que vous posez. Il appartient donc à l’autorité suprême, puisque même l’Assemblée nationale s’en était préoccupée. Notre contrat social, c’est la loi fondamentale et lorsqu’il y a des suspicions à ce niveau, on ne pourrait pas être serein dans la construction démocratique de notre pays », s’inquiète-t-il.
Que faire en pareille situation ? a-t-il été demandé encore une fois. L’ancien PM a déclaré être vraiment collé : « parce que la situation est tellement complexe », laisse-t-il entendre. Pour lui, beaucoup de choses inédites ce sont invitées dans ce débat, qu’il compare la crise sociopolitique actuellement que vit la Guinée à la pandémie de coronavirus : « ça surpris tout le monde ».
Pour la sortie de crise, il a indiqué qu’aujourd’hui, la première chose est de mettre la sérénité dans tous les camps des acteurs politique : « Pour qu’on se ressaisisse, on regarde notre problème en face afin de trouver une thérapie de choc, dans le cadre d’un dialogue.»
Patchnick Katom  pour Billetdujour.com