Dans sa parution du juin 1984, le magazine ‘’Jeune Afrique plus’’, note que le 19 février 1967, un chalutier battant pavillon ivoirien, le Kerisper, est arraisonné dans les eaux territoriales guinéennes. On le saura seulement le 6 avril à Conakry et on reconnaîtra à Abidjan le 11 mai. 
Le 26 juin 1967, l’avion ramenant de New York le ministre guinéen des affaires étrangères, Lansana Béavogui, est obligé d’atterrir à Abidjan, à cause du mauvais temps. Les autorités ivoiriennes, à leur tour, retiennent les officiels guinéens, estimant que, « avec Sékou Touré, il n’y a que la loi de la jungle qui compte ». Les interventions du secrétaire général de l’Organisations des Nations unies (ONU), THANT, pas plus que celles des chefs de l’Etat de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) réunis à Kinshasa, n’y font rien. Sékou Touré cède et, le 26 septembre, il libère sans conditions le Kerisper et son équipage. Le même jour, Lansana Béavogui, « libéré » par les ivoiriens, arrive à Conakry.
Autre brouille diplomatique, cette fois c’est avec les américains.
Le 29 octobre, en effet, le magazine Jeune Afrique plus, l’appareil de la Pan American, qui transportait sur Addis-Abeba une délégation officielle guinéenne conduite par Lansana Béavogui, alors ministre des affaires étrangères, est retenu lors de son escale ghanéenne par les « tombeurs » de Kwame Nkrumah (réfugié à Conakry depuis son renversement début 1966). En représailles, Sékou Touré met en résidence ghanéen surveillée… le nouvel ambassadeur américain, parce que le Pan Am aurait été de connivence avec les nouveaux dirigeants ghanéens. L’ambassade des Etats unis à Conakry est partiellement mise à sac par des manifestations qui ont déferlé dans les rues, aux cris de « à bas les Yankees » et de « les Yankees hors d’Afrique ». Le 8 novembre, Lansana Béavogui, libéré par les ghanéens, regagne la Guinée. L’accueillant au stade du 28 septembre, Sékou Touré annonce devant une foule en délire l’expulsion des soixante-quatre volontaires du Peace corp, considérés comme « la tête de pont de l’impérialisme américain, ennemi irréductible des peuples ».
Une synthèse de Richard TAMONÉ pour Billetdujour.com