« On ne naît pas femme : on le devient », est une citation extraite d’un livre de Simone de Beauvoir, un essai philosophique publié en 1949 : Le Deuxième Sexe. Cette citation est devenue une réalité en Guinée où 70% des foyers sont supportés par les femmes. Pour s’en rendre compte, il faut faire un tour dans les différents marchés et autres résidences de la capitale Conakry et des villes de l’intérieur.
Madame Bah Aissatou Camara est commerçante. Depuis 15ans, elle fait face à toutes les dépenses de son foyer. « Mon mari était responsable dans une usine qui a été fermée. Depuis, il n’a pas eu une autre chance de travailler. Je fais tout dans la maison. Chaque mois, je mets à sa disposition un budget pour les dépenses. Les dépenses mensuelles de la maison y compris son argent de poche. Mon petit commerce me permet de subvenir aux besoins vitaux de ma famille. Je ne me plains pas. Même si mon mari ne me donne rien, mais ça bénédiction me suis tous les jours.»
Sa voisine quant à elle pointe du doigt la feintise des hommes. Pour elle, si les femmes travaillent autant, c’est parce que certains hommes sont devenus de plus en plus paresseux. « Les fainéants sont nombreux dans le pays. Ils ne sont pas comme ceux d’avant qui travaillaient très dure. Aujourd’hui, la lourde charge revient à nous, les mères. Dommage hein. Quand un homme fuie sa responsabilité », soutient Madame Dyanka Cissé vendeuse de poissons frais.
Revenant à la charge, Mouctar Sow a indiqué que, c’est seulement en ville où on trouve des hommes qui passent la journée dans les bars et autres lieux de loisirs. « C’est un devoir pour un père de famille de prendre en charge la nourriture, le logement et les soins de santé de sa famille. C’est pour dire, il faut se battre et se battre pour honorer ce devoir. C’est vrai que la famille doit participer mais ce n’est pas une obligation dans certains domaines. En plus, pour quelqu’un qui veut vivre dignement avec sa famille, il ne faut pas accepter que ta femme assume les grandes charges familiales.»
Que cela ne tienne, la Guinéenne reste aujourd’hui le noyau dans nos foyers. Elle est au début et à la fin de la journée : première à se réveiller et dernière à se coucher.
Mobaillo Diallo pour Billetdujour.com