Aujourd’hui, nos hôpitaux et autres centres de santé sont devenus des lieux où le pauvre n’est pas le bienvenu. Il faut y être pour s’enquérir des faits. C’est une triste réalité que vivent au quotidien des Guinéens.
L’argent, l’argent et encore l’argent… C’est le nouveau serment de nos médecins. Oui, l’argent ou la mort.
Suivons des témoignages: « Mon frère est décédé suite à un accident de la circulation. Il ne devrait pas mourir, mais par la faute des médecins de garde, il a trouvé la mort au petit matin. L’accident s’est produit à Coléah Moussoudougou. C’était en décembre 2019 vers 23 heures quand lui et son ami ont heurté un camion. Les deux ont été extraits de la voiture et évacués à l’hôpital Ignace Deen. Aux urgences, on dit qu’il n’y a pas de lits. Ils sont restés par terre pendant des heures. Personne pour s’occuper d’eux malgré les cris de douleurs qu’ils poussaient. Lorsqu’un médecin est venu, il a demandé si on a de l’argent sur nous. Nous leur avons dit que nous avons appelé la famille et qu’elle arrivait sous peu de temps et nous leur avons demandé de soigner les accidentés. Il nous a tourné le dos en nous disant de le rappeler lorsque nos frères vont arriver. Quelques secondes après, je vois mon frère qui gît sur les carreaux avec du sang dans les narines et dans les oreilles, la bouche ensanglantée. Et il ne s’est plus réveillé,» explique Amadou Baillo Kanté.
Sous anonymat, un docteur de l’hôpital Donka répond. « Il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement après l’annonce du Président de la République. Nous avons la volonté d’appliquer la décision mais l’absence de moyens fait défaut .»
Aujourd’hui, le Guinéen continue à garder son mal en patience et les centres hospitaliers restent des lieux oû le pauvre est mal vu .Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com