Le Département d’Etat américain reprocherait à la Guinée d’avoir quelque peu baissé la garde par rapport à la lutte contre la traite des êtres humains mais également, trouve la décision rendue suite à la condamnation des trafiquants d’insignifiante. Pour le président du Comité national de lutte contre la traite des personnes et pratiques assimilées en Guinée, Aboubacar Sidiki Camara ledit reproche du gouvernement américain est surtout lié aux décisions rendues par les juges. Il déplore à cet effet, lorsque qu’une procédure est engagée qu’ils n’ont aucun moyen d’influencer le magistrat en charge du dossier. Mais que quand les victimes ne sont pas satisfaites de la décision rendue, qu’elles sont libres de faire appel. « Mais tout le problème, c’est qu’il y a un déficit d’information au niveau des victimes, parfois les victimes ne sont pas informées sur les voies de recours. Quelques fois, elles n’ont même pas d’avocats pour leur expliquer la procédure à suivre, si elles ne sont pas satisfaites.
Qu’est-ce qui est prévu par la loi ? Faut-il passer à une étape supérieure ? Ce sont toutes ces choses qu’il faut corriger. C’est pourquoi, la Guinée est dans la zone de surveillance », a-t-il déclaré. Et, d’ajouter que : « L’une des raisons, c’est qu’au niveau de la procédure judiciaire, quelque fois, les décisions qui sont rendues, le Département d’Etat estime que ce sont des condamnations vraiment faibles. Mais ces condamnations sont rendues sur la base du code pénal et de la procédure pénale qui sont à la possession des magistrats », a-t-il expliqué.
Revenant sur la traite en Guinée, il a déclaré qu’il y a deux formes : « la traite interne, lorsqu’on prend les jeunes filles de l’intérieur du pays pour Conakry et les soumettre au travail forcé. Et celle transfrontalière, c’est là où, vous avez les proxénètes que nous avons démantelé à un moment donné ». Selon lui, pour tromper la vigilance des services de sécurité, certains services greffent leurs activités de logistiques ou de transports à des activités louches.
Le président du Comité de lutte contre la traite des êtres humains de conclure que la complicité de certains agents de l’aéroport de Conakry a été aussi constatée. « Malheureusement, ils étaient complices du départ de certaines jeunes filles. Ils ont été interpelés, ils ont reconnu les faits.»
Richard TAMONE pour Billetdujour.