Le medecin chef de l’unité oncologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Donka, Pr Bangaly Traoré a confié que la prise en charge complète des patients souffrant du cancer, le manque de recrutement du personnel reste une réalité en Guinée.
« Il y a une rareté des ressources humaines, on ne comprend pas pourquoi. Bien que les gens vont  pour se former et revienir dans le pays. Mais, ils ne sont pas recrutés»,  confie le cancérologue.
Selon Pr Traoré, il n’y aurait que trois médecins pour plus 12 millions d’habitants que compte la République de Guinée. Pire,  aucune stratégie nationale de lutte n’est encore mise en place. « Il faut développer un plan qui va décliner des activités avec la mobilisation des ressources en matière de prévention primaire, de dépistages, de prise en charge et de l’organisation du système de référence. Il faut aussi investir dans les infrastructures. Notamment  des équipements pour qu’on puisse optimiser la prise en charge,  rentabiliser l’efficacité aussi.
Le Ministère n’est pas encore impliqué dans la commande et la disponibilité des médicaments anticancéreux à moindre coût pour les populations », précise-t-il.
Revenant sur l’insuffisance du personnel dans le domaine de la cancérologie, le médecin de déplorer qu’en Guinée, il n’y a que trois médecins qui sont exclusivement dédiés à la cancérologie. « Il y en a d’autres qui sont formés, mais qui sont restés à l’extérieur. Vous savez comment se fait l’insertion des médecins dans notre pays. Vous pouvez venir passer un à deux ans avant d’être pris à la fonction publique. Quand, il y a une rareté des ressources humaines, on ne comprend pas pourquoi ? Les gens vont se former, ils rentrent dans le pays et  ils ne sont pas recrutés.»
Concernant  la prise en charge spécifiquement du cancer du col de l’utérus, il  indique que ce sont les femmes en activité sexuelle qui sont exposées. « Ce sont des femmes qui sont en activité génitale qui sont exposées, surtout les femmes qui ont des partenaires sexuels multiples ou celles qui sont aussi exposées à la fumée des tabacs, la pollution atmosphérique. Notamment  les déchets domestiques qui dégagent dans l’atmosphère, des substances très toxique, la sous-alimentation. Et sans oublier l’infection par le virus de sida qui augmente aussi de façon très significative le risque de cancer du col de l’utérus », énumère-t-il.
De l’avis de notre  spécialiste, le cancer du col de l’utérus se soigne. « On peut l’éviter de deux façons, soit en faisant de la vaccination. Le cancer du col de l’utérus s’il est détecté précocement, on a plus de chance  de guérir.  Un autre facteur  dépend des moyens qui vont être déployés en fonction du stade.»
Le médecin chef de l’unité oncologie du CHU de Donka de regretter que le manque d’implication des autorités de la place dans la commande et la disponibilité des anticancéreux. « Aujourd’hui, dans d’autres pays, certains types de cancer sont pris en charge par l’Etat gratuitement. Au Sénégal et au Mali,  la chimiothérapie des patients sont entièrement financée par ces Etats.»

Raphaël Katom