Elle est située dans le quartier Camayenne relevant de la commune de Dixinn. Cette partie de la capitale guinéenne est une forêt classée qui fut a-t-on appris, le tout premier jardin Botanique en Afrique de l’Ouest francophone. Il a été constitué par le premier gouverneur, Noël Balley au temps colonial en République de Guinée, à l’époque Rivières du sud en 1890. Aujourd’hui, il est abandonné. Si les autorités du département de l’environnement ne s’impliquent pas, ledit jardin ne représentera que la muraille qui sert de clôture. Une situation que regret amèrement le conservateur dudit forêt classée, Ousmane Bangoura. Il rappelle que lorsque les Français sont rentrés en Guinée en 1890, que c’est le premier gouverneur colonial, Noël Baley qui a eu l’initiative de créer ce jardin. « Cet espace est la source de l’horticulture ornementale en Guinée. Et le premier jardin botanique de l’Afrique de l’Ouest francophone. Les premières plantes qui ont été mise en terre, sont venues de l’Australie », a indiqué Ousmane Bangoura.
Il souligne par la suite qu’il y a non seulement des grands arbres mais également des lianes qui ont des bulbes dans la terre et qui serait venues des îles qui sont autour de l’Australie, appelées: les îles Coraï. « Cette bulbe a fait 120 ans d’existence dans le jardin et les grandes arbres qui sont lignés à la rentrée principale du jardin, il y a d’autres espèces qui sont venues de la Chine, aussi du continent africain », a précisé le conservateur du jardin botanique de Camayenne.
Il est à rappeler de passage qu’au temps des Blancs voire même avant la l’agression portugaise dans les années ‘’70’’, le jardin regorgeait des animaux, notamment des éléphants, des lions, des panthères, des singes, des serpents. « Après l’agression portugaise du 22 novembre, ils ont décidé de les envoyer à Pastoria (Kindia). L’éléphant a été offert par le feu président Ahmed Sékou Touré au feu président Abdel Nasser d’Egypte ».
Plus loin, il a révélé que les espaces qu’occupent le cimetière de Cameroun, la grande mosquée Fayçal, le centre islamique ont été tirés dit-on du jardin botanique.
Ousmane Bangoura de déplorer l’état actuel de ladite localité. « Le temps colonial d’accord, les Blancs nous ont colonisé, mais ils ont laissé quand même certains trésors comme héritage pour nous, dont le pays devrait profiter. Ce sont les autorités qui doivent penser à ça. Ces espèces sont vieillissantes, s’ils arrêtent leur production, le pays perd », a-t-il fait remarquer.
Et pour éviter que cela n’arrive le conservateur de la nature compte dans la mesure du possible créer un jardin botanique qui remplacera le jardin de Camayenne. « Moi, le souci que j’aie, c’est le fait de laisser le jardin comme ça, sans penser à la reconduction de ce trésor naturel que le temps colonial a laissé comme héritage pour le pays. Et qu’on soit vraiment incapable d’entretenir », regrette-t-il. Pour lui, le seul souci majeur qui le taraude l’esprit est que personne n’en fait un problème. « Parce qu’il nous donne quand même de l’oxygène et le plus pur de Conakry. C’est l’espace, le plus paisible de la capitale, on ne trouve jamais un jardin comme celui-ci. Cette grande composition de diversité, il n’y a pas ».
Firmin Digawé pour Billetdujour.com