C’est information de M. Hamidou Barry, président du Parti citoyen pour la défense des intérêts collectifs, PCDIC et membre de l’Alliance nationale pour l’alternance pour la démocratie, ANAD. Il a fait cette révélation à l’occasion d’un entretien qu’il a bien voulu accorder à votre site d’informations,Billetdujour.com.  Avec M.Barry, nous sommes revenus sur des sujets qui  animent l’actualité guinéenne ces derniers temps. Lisez…
Billetdujour.com : Quelle lecture faites-vous sur la situation sociopolitique du pays ?
Hamidou Barry : Quand on parle de la situation sociopolitique figurez-vous que c’est large. Mais prenons le cas de l’investiture de M. Alpha Condé, qui confisque le pouvoir ou l’élection de M. Cellou Dalein Diallo. On peut partir de là pour un peu donner mon point de vue. Vous avez vu à la date du 15 décembre, M. Alpha Condé a été imposé contre la volonté du peuple de Guinée au sommet. Cela dénote d’une journée de funérailles pour la démocratie dans notre pays. Vous avez dû constater  avec moi et l’ensemble de la population guinéenne, que ce sont des grands dictateurs à travers le monde qui ont été invités en Guinée. Et, ça prouve à suffisant qu’il y a un grand parallèle entre Alpha Condé d’aujourd’hui  à celui, il y a plus de 10 ans. Parce que les valeurs pour lesquelles, il se battait c’est-à-dire l’alternance, afin que la population guinéenne vive décemment a été trahie. C’est pourquoi, nous au sein de l’ANAD, nous devons nous battre pour faire comprendre à M. Alpha Condé que nous sommes résolument engagés à défendre notre démocratie qui est chèrement acquise dans notre pays.
Vous dites-vous battre. Que répondez-vous à ceux qui estiment qu’il faudrait désormais enterrer la hache de guerre ?
Je ne peux aujourd’hui les condamner dans leurs propos, mais certes, il faut encore être d’accord avec moi que la meilleure façon d’enterrer cette hache de guerre serait de faire en sorte que le minimum de droits et de libertés individuelles et collectives soient respectés dans le pays.
Figurez-vous depuis le 18 octobre, tous les opposants à ce régime sont empêchés de voyager. Il y en a qui sont en prison et qui tombent malade sans recevoir de soins…
Justement, un des militants de l’UFDG a été amené à l’hôpital presque
fini. Il a finalement décédé à l’hôpital. Quelle est votre réaction ?
Cela dénote la mauvaise foi de M. Alpha Condé et de son clan à faire réveiller le parti Etat de Sékou Touré, parce que figurez-vous en 2010, il a dit qu’il prenait la Guinée, là où Sékou Touré l’a laissé. Et aujourd’hui, on comprend le sens de sa phrase, parce que de nos jours être opposant  en Guinée, c’est s’attendre à aller à la maison centrale, en exil  ou au cimetière. Regarder M. Bamba qui était un employé de l’Assemblée nationale, ce dernier a été appelé par ses propres chefs hiérarchiques. Il a été arrêté sans aucune forme légale et conduit à la maison centrale, depuis le 15 septembre dernier. Oui, il a été arrêté sans aucune justification valable. Pis, on lui refuse même d’aller à l’hôpital. C’est à la dernière minute que les agents pénitenciers ont demandé à ses parents 800 000 GNF et quelques pour le simple déplacement de la maison centrale de Conakry à l’hôpital Ignace Deen.
Vous dites que les gardes, on demande de l’argent à la famille de
Roger Bamba pour qu’il évacué à l’hôpital ?
Ils ont demandé   880 000 aux parents de Roger Bamba comme caution pour les moyens du déplacement. Cela dénote que M. Alpha Condé ne sait pas ce qui se passe dans le pays. C’’est un clan qui est en train de torpiller la population guinéenne, c’est pour cela d’ailleurs, nous devons. Nous battre pour le non, parce que c’est à travers ce non qu’on a recouvré notre indépendance en 1958.
M. Barry, vous dressez un tableau sombre mais qu’à cela ne tienne beaucoup de pays ont félicité Alpha Condé par rapport à cette élection ?
Je ne sais pas quelles sont les pays qui l’ont félicité et qui peuvent être une référence en matière démocratique. Il ne faudrait pas qu’on se trompe. Moi je pense que l’UE, les Nations Unis se sont abstenues de féliciter Alpha Condé, mais ils l’ont souhaité de succès à réunir les Guinéens autour d’un même idéal.
Pour que la quiétude règne au sein de la population, quel appel avez-vous à l’endroit des institutions internationales ?
C’est de se battre du côté du peuple, parce que la démocratie étant la volonté du peuple, pour le peuple et par le peuple. Je pense, que seul le peuple a le dernier mot. Lorsqu’une dictature s’installe au sommet de l’Etat, il appartiendra au peuple de demander des comptes. Et si ça ne va pas, il appartient à ce régime de plier bagage et de partir.
Entretien réalisé par Richard TAMONE pour Billetdujour.com