Programmée ce mercredi 25 septembre, cette ouverture a connu moins d’engouement. Par endroits, les écoles sont restées fermées. Plusieurs raisons expliquent cette atmosphère morose qu’a connue la rentrée scolaire 2024-2025. On peut citer principalement la crise économique que traverse le pays avec la spéculation, les parents restent confrontés à d’énormes difficultés.

El Hadj Ibrahim Barry a quatre enfants, dont trois au collège et une fille au lycée dans un établissement privé de la place. Désemparé, il ne sait plus à quel saint se vouer. « Pour les deux autres de la 10ème année, je dois payer 500 mille GNF par mois. Dans l’autre, j’ai trouvé une nouvelle équipe à la tête de la direction avec des nouvelles conditions de paiement inabordables. Pour cette nouvelle rentrée, on me demande le paiement obligatoire de trois mois avec une augmentation de 25 mille à chaque niveau. L’autre difficulté, la réinscription qui est fixée à 100 mille francs guinéens. »

Mamadou Aliou Camara, fondateur d’un groupe scolaire à Koloma 1, déclare : « C’est vrai qu’il y a certaines écoles privées qui ne pensent pas aux parents d’élèves. L’essentiel chez eux est de réussir à toujours gagner plus d’argent. Ça fera deux ans cette année que nous n’avons pas changé les frais de scolarité dans notre école. Il faut savoir fidéliser les clients et partager les peines. Je gagne petit à petit des élèves et la confiance avec les parents d’élèves ne fait que croître », a-t-il confié.

Par ailleurs, veuve depuis 2013, cette mère de famille n’a trouvé d’autre solution que de retirer ses enfants des écoles privées à cause, dit-elle, de la hausse des frais de scolarité qu’elle n’arrive plus à supporter. « J’ai voulu que mes enfants continuent dans le privé comme au moment où leur papa était encore là, mais ces changements à chaque nouvelle rentrée ne me permettent pas d’honorer cette volonté. J’ai trois enfants qui fréquentent la même école. Après tous les calculs, notamment les frais de réinscription et les mensualités, je dois payer 1 600 000 GNF et je n’ai pas 2 000 000 GNF par mois. Ça veut dire que je ne pourrais pas m’en sortir si je tente de les maintenir dans le privé. J’ai décidé qu’ils aillent tous dans le public cette année. Si la situation économique change pour nous, on verra », confie cette maman en détresse.

En dépit de tout, les parents se préparent pour la rentrée. Comme pour dire que, contre vents et marées, l’éducation d’un enfant n’a pas de prix.

Binta Wann pour Billetdujour.com