La formation a pris deux jours. Elle était axée sur le renforcement des capacités sur la passation des marchés publics et de transparence budgétaire. La Coalition nationale des organisations de la société civile, (CONASOC), en est l’initiatrice. La clôture a eu lieu ce vendredi 14 juin 2024 à Conakry. 
« C’est un atelier qui vise à renforcer la capacité des acteurs de la société civile guinéenne dans le domaine de la procédure des marchés publics sur la transparence budgétaire mais aussi sur les projets. Comme vous savez, depuis l’avènement du Comité national pour le rassemblement et le développement, (CNRD) tout le monde sait que ce sont des marchés publics qui sont à la une. Certaines personnalités aujourd’hui sont en prison due à leurs gestions. Et quand on dit l’État, l’État rend service à la population à la travers quoi: les marchés publics. Et près de 80% du budget national est exécuté dans les marchés publics à la travers les travaux, les acquisitions, les fournitures des biens et services, de prestations intellectuelles. Il se trouve qu’il y a un code du marché public et certaines personnes qui sont à des postes de responsabilité, quand elles gèrent, elles font fie de ce code pour faire autre chose », a d’emblée déclaré le président par intérim CONASOC, Moussa Sangaré.
Poursuivant, il a précisé que présentement, l’État a moins de ressources: « le peu de ressources qui est là, doit-être dirigé vers la population. Imaginez, on construit un hôpital sans respecter les normes. Ce sont des citoyens qui font souffrir. Ou bien on doit faire une adduction d’eau, on ne la fait pas bien, c’est la population qui souffre. »
Puis de souligner que les acteurs de la société civile ayant pour le rôle d’alerter et de prévenir: « il ne s’agit pas seulement de dénoncer. Mais quand tu veux faire la dénonciation, il faut être formé. C’est pourquoi, nous nous sommes dit, il faut former les acteurs sur le budget. Connaître combien l’État a mis cette année à la disposition de telle circonscription et quels sont les projets qui sont-là. Si les projets sont-là, ils doivent passer par des marchés. Mais Comment les marchés doivent être passés: est-ce que ce sont des consultations restreintes ou des marchés gré à gré. Mais il faut savoir que, même le gré à gré est contrôlé par la loi. C’est permis mais à quel seuil. Si tu ne connais pas, tu vas te prononcer sur un sujet qui tu ne maîtrises pas. Alors qu’un acteur qui n’est pas bien formé, va désinformer la population. Quand on veut être un acteur de la société civile sérieux, il faut être formé…. L’idée globale est qu’à la longue, les acteurs de la société civile puissent contraindre les décideurs à faire très bien les travaux pour lesquels ils sont-là. C’est pourquoi, nous avons fait cet atelier. Comme on dit souvent pour former, il faut être informé », a conclu le président par intérim de la CONASOC.
De son côté, le consultant de ladite formation, Abdourahamane Bah de faire remarquer que dans l’ensemble le mécanisme de passation de marchés publics sont complexes: « mais il faut essayer de faire en sorte qu’il y ait une masse critique permettant une large connaissance de procédure de marchés publics. Parce que dites-vous bien que 80% de ce que nous avons comme budget à peu près va dans l’acquisition soit des travaux, soit des fournitures, soit des prestations intellectuelles. Et si ce montant va dans ces différents éléments, il est obligatoire et impératif pour nous d’avoir une visibilité sur comment sont utilisés ces fonds et ça passe par la maîtrise des procédures de passation des marchés publics », a souligné Abdourahamane Bah.
Pour le consultant, l’occasion est opportun pour les acteurs de la société civile qui portent la voix des sans voix: « de s’approprier de ces outils permettant ainsi de jouer leur rôle  d’accompagnateur et parfois de complice de l’État et de la population pour la conquête du développement les différentes communautés », a-t-il fait remarquer.
« Il y a assez de travail à faire et ce travail, ce n’est pas comme si on veut enlever une épine un beau matin. Comme je l’ai dit, c’est un processus enclenché, il faut chercher à créer une masse critique, c’est à dire un nombre considérable de citoyens guinéens qui sont outillés dans le cadre de la procédure de la passation de marchés publics », a conclu le consultant, Abdourahamane Bah.
Richard TAMONÉ pour Billetdujour.com