Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation du régime feu Lansana Conté, Moussa Solano était face aux hommes de médias la semaine dernière. Il était question d’annoncer sa volonté d’amener les acteurs de la classe politique à se parler. Nonobstant le thème du jour, notre conférencier n’a pas échappé à certaines préoccupations liées au régime Conté.
« Ce n’est pas à moi de dire ce que nous avons fait pour la Nation guinéenne. Chacun fait son temps et passe, personne ne pourra terminer le travail d’une Nation. Chacun ne fera qu’un peu et passera à ceux qui viendront, c’est ainsi petit à petit que les briques de la Nation se posent», a introduit Moussa Solano. Avant de répondre à ceux estiment que le régime de Conté n’a rien fait, mais que quelqu’un en dix ans a fait beaucoup. « Je laisse chacun juger, c’est comme ça la vie.»
Concernant l’alternance démocratique, il a souligné ceci : « Nous n’avons pas refusé l’alternance. C’est que nous n’étions pas dans les conditions requises. Il ne faut pas mélanger les choses qui ne sont pas mélangeables. L’alternance devrait se faire avec le général Lansana Conté, mais nous étions dans une situation tellement difficile avec ce qui se passait en République du Mali, en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée Bissau. On n’était encerclé par des foyers de tensions. Donc, il était vraiment impossible pour nous de céder à toute alternance.» Pourquoi ?
Parce que « Nous étions sortis d’une agression où nous avons gagné pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique. Les rebelles, quand ils rentrent dans un pays, c’est de faire tomber le régime. Tant que le gouvernement ne meurt pas, ils ne sortiront pas de ce pays», a-t-il précisé.
Nous avons gagné sur la rébellion, dit-il. « Ils sont venus, ils ont voulu faire la loi, on leur a dit, non, vous ne ferez pas la loi sur la terre de Guinée. Si on sort de-là, on ne sait pas encore s’ils ne vont pas revenir. C’est à nous de faire attention. Nous étions-là pour le peuple de Guinée, nous n’étions pas là, pour nous-mêmes. Si c’était pour nous mais on pouvait passer l’alternance. Mais on se posait la question, après Lansana Conté : qu’est-ce qui allait se passer?» S’est-il interrogé.
Le problème que vit présentement la Guinée n’est pas causé par le troisième mandat du général Lansana Conté. « Non. les problèmes ne sont pas donnés rendez-vous, ce sont les gens qui ont organisé les problèmes. Les évènements de janvier-février, qui a réuni les Forces Vives au palais du peuple ? Ils ont décidé de tout ce qui s’est passé. Alors est-ce que c’est le troisième mandat qui a envoyé les problèmes ? C’était préparé », a-t-il d’emblée déclaré.
Lequel a fait remarquer que ces derniers avaient décidé de mettre le régime de Conté à terre. « C’était ça. Mais nous avons résisté comme on a pu. Et finalement, le général Lansana Conté est mort. De grâce, laissons-le, dormir en paix. Parce qu’il avait fini son mandat.»
Céline M’Boye pour Billetdujour.com