C’est sans surpris, que l’opposant historique, le président, professeur, Alpha Condé a dit oui pour un 3e mandat. Voici une tribune du journaliste Moussa Traoré.
« Pendant ces 60 dernières années, le peuple de Guinée a connu de nombreux problèmes de la part de son élite. Ce vaillant peuple pacifique qui a tant souffert continue de prendre son mal en patience. Mais, pour combien de temps encore ? La moindre réaction de ce peuple docile sera fatale. Ce peuple a connu la répression, la violence, l’injustice, la corruption, l’ethnocentrisme, l’ethno-stratégie, la division, le mensonge, la famine, la torture, les assassinats ciblés, les arrestations arbitraires etc.
Et, pourtant, l’arrivée du président Alpha Condé au pourvoir en 2010 avait suscité une lueur d’espoir pour bon nombre des Guinéens, mais très malheureusement le messie annoncé comme sauveur est passé à côté de la plaque avec sa montagne de fausses promesses et sans occulter sa décision de briguer un 3e mandat.
De nos jours, ils sont nombreux et nombreuses ces Guinéens qui souhaitent de se faire entendre par tous les moyens et à tout prix comme un seul Homme en 1958. La Guinée n’est-elle pas assise sur une bombe à retardement connaissant la réaction d’un peuple ?
Au regard de tout ce qui précède, j’ai mal au cœur quand l’avenir de toute une génération est hypothéqué et foulé au sol.
J’ai mal au cœur quand ôté la vie à un être humain est devenu un jeu d’enfants dans mon pays.
J’ai mal au cœur quand les bourreaux se prennent pour des héros et des héros pour des bourreaux.
J’ai mal au cœur quand l’éducation devient le souci cadet pour les autorités de la Guinée.
J’ai mal au cœur quand des femmes meurent encore dans les hôpitaux en donnant la vie.
J’ai mal au cœur quand des médecins ont des caillons dans le cœur à la place du cœur.
J’ai mal au cœur quand le gouvernement passe plus de 10 ans à mentir au peuple et à tenir de fausses promesses.
J’ai mal au cœur quand la corruption domine mon pays et les gabegies financières.
J’ai mal au cœur quand l’ethnie devient le seul moins pour les politiques d’accéder au pouvoir.
J’ai mal au cœur quand la justice devient instrument pour les plus forts contre les plus démunis.
J’ai mal au cœur quand des fanfarons sont plébiscités à la place des intellectuels.
J’ai mal au cœur quand les mineures sont violées à longueur de la journée.
J’ai mal au cœur quand la répression contre les citoyens devient le seul moins pour le pouvoir pour montrer sont autorités.
J’ai mal au cœur quand le président Alpha Condé refuse de quitter le pouvoir après ses deux mandats et malgré son âge trop avancé.
J’ai mal au cœur quand la constitution de mon pays devient un torchon pour le pouvoir en place… »
Moussa Traoré, Journaliste et Analyste-Politique