Dans un développement politiquement chargé, le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, se trouve au centre d’une tempête politique après avoir ordonné l’ouverture d’enquêtes contre les Directeurs Administratifs et Financiers (DAF), les Directeurs Généraux des Etablissements Publics à caractère Administratif (EPA) ainsi que les gestionnaires des budgets des Collectivités Décentralisées. Cependant, ces directives ont rencontré une résistance farouche de la part du Premier Ministre, Dr Bernard Goumou.
Le Premier Ministre, dans une lettre datée du 13 février, a expressément demandé la suspension immédiate de toutes les procédures en cours, mettant en lumière son désaccord profond avec les actions du Ministre de la Justice. Dr Bernard Goumou a également exhorté le Ministre de la Justice à présenter un dossier complet au Conseil des Ministres avant de poursuivre toute action ultérieure. Cette demande du Premier Ministre souligne l’importance du respect des procédures établies et de la collaboration interministérielle pour garantir une gouvernance transparente et efficace.
Cependant, peu de temps après la lettre du Premier Ministre, il a fait une nouvelle sortie médiatique, défiant ouvertement les injonctions de Dr Bernard Goumou et menaçant ainsi de miner l’autorité du Chef de l’État.
Cette insubordination flagrante a ravivé les tensions déjà palpables au sein du gouvernement. Elle reflète un désaccord profond entre le Premier Ministre et le Ministre de la Justice sur la vision et les priorités du gouvernement. Alphonse Charles Wright semble délibérément ignorer les procédures établies et refuse de se conformer à la volonté du Chef de l’État, mettant ainsi en péril la stabilité du gouvernement.
Cette escalade de tensions n’est pas sans précédent. En effet, le 13 avril 2023, le Ministre de la Justice avait déjà publié un communiqué critiquant ouvertement la Primature, affirmant que les magistrats relevaient de sa compétence, ce qui avait suscité une vive réaction de la part du Premier Ministre et soulevé des questions sur la hiérarchie gouvernementale.
La question de l’autorité et de la compétence du Ministre de la Justice continue à diviser l’opinion publique. Certains se demandent légitimement de qui relève réellement le Ministre de la Justice si ce n’est pas du Chef de Gouvernement. Cette situation met en lumière les lacunes dans la compréhension des rôles et des responsabilités au sein du gouvernement, ce qui soulève des préoccupations quant à la stabilité politique et à la gouvernance du pays.
Dans cette période d’incertitude politique, il est impératif que le Chef de l’État prenne des mesures décisives pour restaurer l’ordre et la cohésion au sein de son gouvernement. L’avenir politique du pays dépend de la capacité des dirigeants à surmonter leurs différences et à travailler ensemble pour le bien-être de la nation.
AICHA KEITA
Editorialiste