La décadence qu’enregistre le système éducatif guinéen m’amène à faire coucher quelques lignes pour faire remarquer à l’opinion mon regard là-dessus.

D’entrée de jeu, j’aimerais lever l’équivoque que suscitera certainement  l’image qui accompagne cet éditorial. Ce n’est surtout pas un hasard, cet homme à l’image, s’appelle Raphaël Boubacar, un instituteur qui avait l’amour de son métier, ses élèves qui l’ont croisé au cours de sa carrière s’en souviendront sûrement. Il fut, un produit de l’école normale de Dabadou/Kankan, de la Guinée française. Les anciens le savent, pour étre admis à ce centre éducatif, ce n’était pas donné à tout le monde. Excusez-moi de peu, ce monsieur, aujourd’hui de l’autre côté de la rive, il y a 15 ans déjà, sans exagérer a rendu des bons et loyaux services à la nation guinéenne, à travers l’école guinéenne, très jeune d’ailleurs, notamment dans le Kania/Kindia, à Conakry, dans les écoles primaires de Dixinn centre I, à Dar es salam I dans la commune de Ratoma, à Boké. Bref, durant toute sa vie, il n’a connu que la craie, ce, pendant plus de 40 ans; il aimait également, étant baga et amoureux de la terre de la bêche.
Revenons maintenant, chers lecteurs au déclin que connaît le système éducatif guinéen. Et pour ce faire, l’on a besoin ni des états généraux de l’éducation, à plus forte raison, faire venir des caméras des médias pour faire croire que tu travailles.
Il suffit juste, à mon humble avis, d’y mettre les fonds nécessaires qui permettront de construire suffisamment de salles de classes partout où besoin se fait sentir, puis passer aux formules incitatives pour attirer les encadreurs de bon niveau, qui ont l’amour de ce métier noble, sans occulter des séances de renforcement de capacités. Et derrière,  faire revivre la politique de supervision des encadreurs pas à pas durant toute l’année scolaire. Ainsi, dans un intervalle de dix ans, la barre du système éducatif guinéen qui s’est affaissée se relèvera d’elle-même.
Cette manière de voir les choses est différente de ce qu’a laissé entendre le chef du département en charge de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, à la veille de la proclamation des résultats du baccalauréat, indiquant qu’au regard de cet échec notoire que personne ne doit jeter l’anathème sur quelqu’un. Selon Guillaume Hawing, tout le monde est coupable: l’Etat, encadreurs, élèves et parents d’élèves. Ce dont, je m’inscris en faux. Le seul coupable de ce fiasco, c’est l’Etat, un point et à la ligne. Si nous nous sommes retrouvés dans cette situation, c’est parce que l’Etat a failli. Aujourd’hui, si tout le monde est unanime que les produits de l’école guinéenne pendant le premier régime étaient de meilleure qualité, c’est parce que l’Etat existait. Et maintenant qu’il n’existait plus, ce n’est pas sorcier, ça retombe sur nous et cela se fait sentir au sein de l’appareil administratif. Et de ce fait, pas besoin d’être clerc pour trouver la solution à cette problématique, il faut simplement dupliquer ce qui est de meilleur de l’école d’antan de Sékou Touré, dont les bases avaient été cimentées par les éminences grises panafricaines: Joseph Ki zerbo et cie.
A-Tchol pour Billetdujour.com