Le rapport de l’audit du fichier électoral a été rendu public, ce mercredi 23 septembre par le Commissaire aux affaires politiques de la Communauté économiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO, le général béninois, Francis Awagbé Béhanzin. Une restitution rendue en présence de certains représentants de la Commission électorale nationale indépendante, CENI, de la Communauté internationale, des
partis politiques, de la société civile….
Pour la circonstance, le chef de mission de la CEDEAO de  souligner que le fichier électoral guinéen est assaini et devenu fiable et susceptible d’être publié.

Gl Béhanzin d’ajouter que la production et la distribution des cartes électorales sont désormais traçable; l’établissement des listes électorales conforme aux normes requises.
Pour lui, cette séance de restitution publique du rapport d’audit technique est organisée dans la mesure du possible en collaboration avec la CENI et en présence des différents acteurs du processus électoral guinéen. Avant de donner le fichier global des électeurs qui s’élève à 5 410089 électeurs suite à la révision exceptionnelle et  l’audit par les trois experts de la CEDEAO.

Au sortir de ladite rencontre, le représentant du principal parti politique de l’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG, Mamadou Cellou Baldé a d’emblée fait remarquer qu’ils sont extrêmement déçus de la manière dont la séance s’est déroulée. « D’abord sur la forme, pour nous, quand, on présente un rapport final d’un audit qui a été fait par la CEDEAO, il fallait
permettre aux partis politiques concernés par le processus électoral de pouvoir s’exprimer, afin de dire quelles sont nos réserves et nos recommandations par rapport à ce travail.

De l’autre côté, il faut dire que d’entrée de jeu, le travail  qui a été fait, c’est un travail solitairement fait, parce que la CEDEAO dans sa démarche n’a pas décliné les termes de références, elle n’a pas
associé les partis politiques. Et vous savez que cette activité qui a été menée fait suite au rapport de l’audit du fichier électoral mener en 2018 sur la base de l’accord politique du 12 octobre 2016. », déclare-t-il.

Il poursuit son litanie de réserves, en soulignant que dans le déroulé dudit processus électoral, il y a une violation flagrante des articles 30 et 31 du code électoral. « Qui fait obligation à la CENI d’afficher la liste électorale pour que chaque électeur  puisse faire le contrôle
des inscriptions avant que le fichier ne soit validé en dernier ressort. Et également ce travail viole l’article 5 du protocole
additionnel de la CEDEAO, qui stipule que le contrôle général des électeurs doit se faire pour que chacun puisse savoir s’il est
inscrit. Et que si tu ne l’ais pas que tu puisses saisir la CENI pour faire un recours auprès des tribunaux de premières instances compétents, pour que tu sois rétablir dans tes droits avant l’émission
des cartes d’électeurs. Mais aujourd’hui les conséquences de cela, nous le vivons sur le terrain : il y a beaucoup de Guinéens qui
étaient enrôlés en 2019 et qui se sont même fait enrôler 2020 qui détiennent des récépissés pour des cartes d’électeurs qui ont servi au référendum constitutionnel et qui ne retrouvent pas leurs cartes d’électeurs de 2020. Donc c’est la grande pagaille »
L’autre déception, conclut-il, c’est qu’il a eu de la peine, dit-il, de rester jusqu’à la fin. « C’est que le gl Béhanzin pour qui j’ai beaucoup de respect, au lieu de demander une minute de silence à la mémoire des victimes des manifestations contre la nouvelle Constitution, il s’est mis à faire des éloges de M. Alpha Condé qui, on le sait à opérer un coup d’Etat constitutionnel, malgré tous les reports après que plus de cent Guinéens ont été assassinés aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Je crois que, nous devons nous prendre au sérieux. Comme il l’a dit qu’un travail qui est bien fait doit être restitué aux ayants droit. Donc quand un groupe de personnes
fut-il des experts travaillent avec la CENI, la loi fait injonction à la CENI d’afficher le fichier général des électeurs avant l’émission des cartes d’électeurs ».

De son côté, le représentant du parti au pouvoir, le RPG/AEC, Mory Soumaoro de faire savoir que pour le fichier électoral soit accepté par l’UFDG : « il faut le confier à El hadj Cellou Dalein Diallo, (candidat de l’UFDG) et sa famille .» Il ajoute que ces
derniers chercheraient toujours à créer la confusion même là où, il ne devait pas en avoir. « Aujourd’hui, quelles sont les localités qui attirent plus de Guinéens, c’est la Haute Guinée, la Guinée Forestière, il y a des villages agro-pastoraux, miniers qui sont bien fréquentés, mais en Moyenne Guinée, il n’y en a pas. Pourquoi on ne
conteste pas les résultats de la commune de Ratoma, tout le monde sait que Matoto est la plus grande circonscription électorale de la République de Guinée, mais aujourd’hui sur ce fichier, c’est Ratoma. Mais, on ne conteste pas cela, on conteste Kankan, Siguiri.»,
Bruno Katom pour Billetdujour.com