Dans le soucis de faire tourner les États, les gouvernements dans la plus des cas, misent plutôt sur des redevances qu’apportent les projets que sur les dommages collatéraux qu’engendront non seulement sur la biodiversité, mais et surtout les êtres humains. Toute chose, qui donne un libre champ au piétinement des droits élémentaires des humains et à la dégradation de l’écosystème.
Pour corriger cet état de fait, une rencontre des impactées des installations des industries notamment extractives a eu lieu au mois d’octobre dernier. Une occasion qui a permis aux activistes sénégalaises de partager leurs expériences à leurs consoeurs d’Afrique.
Aby Dia, de l’Ong Lumière Synergie pour le développement du Sénégal en prenant l’exemple de la pêche de Saint Louis au large de la République du Sénégal avait laissé entendre que cette localité qui auparavant permettait aux pêcheurs de s’approvisionner en poissons, qu’à ce jour tel n’est plus le cas. « La zone de pêche de Saint Louis a été non seulement réduite mais aussi, elle nous a été volé par les industriels qui refusent toujours de mettre en place une alternative par rapport à l’accaparement de cette zone de pêche. Et donc c’est toujours des soucis pour des communautés. Nous ce qu’on fait dans ce sens, c’est l’accompagnement des communautés impactées. Venir vers les communautés les formées sur leurs droits, afin de pouvoir les revendiquer auprès des institutions compétentes », a déclaré l’activiste de droits humains sénégalaise Aby Dia.
De son côté, sa compatriote Fatou Samba de la même Ong de faire remarquer que depuis 2008, elles ont en train de se battre contre l’État sénégalais sur un projet: « Comme vous le savez, le Sénégal avait un déficit de fournir l’électricité, ainsi le gouvernement d’alors a opté de construire une centrale à charbon, bien vrai qu’on a beaucoup d’autres alternatives, parce que maintenant avec l’énergie propre, on pouvait faire autrement. Mais il a opté pour une centrale à charbon dans une commune de plus de 70 000 habitants et les habitants de cette commune vivent de pêche et de transformation de produits halieutiques. Avec la centrale à charbon qui est au coeur de la ville. Pourtant, une centrale à charbon ne doit pas être là où il y a un cour d’eau, ou dans un lieu recevant du public. C’est ainsi que nous avons entamé la résistance face à ce projet. Auparavant, on ne pouvait même parler en public, mais grâce aux formations, aujourd’hui nous luttons pour les droits de l’homme. On a effectué des sensibilisations au niveau des communautés, pour leur dire les méfaits d’une centrale à charbon. Alors que pour le gouvernement, comme le Sénégal a besoin d’électricité, il faut forcément qu’il installe la centrale à charbon et c’est à la population de payer les pots cassés. C’est une honte pour nous, parce que impacté les communautés pour avoir de l’argent, c’est une chose qu’un être humain ne doit pas accepté. Les formations reçues, nous ont donc permis de s’organiser pour dire non à cette installation de la centrale à charbon qui va prendre nos terres, rendre les populations malades, dégradée l’environnement.
En 2009, nous avons porté plainte contre la Banque africaine de développement (BAD) qui a co-financé la centrale, aussi la Banque Ouest africaine de développement (BOAD), ils ont jugé recevable la plainte. Et cela a permis d’obtenir de la BAD qu’elle ne financerait plus ce genre de projets », a indiqué Fatou Samba.
Ndiémé Ndoug, elle est revenu sur la lutte qu’elle mène contre l’exploitation de pétrole au large du Sénégal: « On a fait des sensibilisations pour faire savoir aux populations que l’exploitation de pétrole a un impact très grave sur la société et tout le monde a accepté. Il y a eu l’accaparement de terres à cause de l’exploitation de pétrole. Les multinationales ont acheté nos terres et maintenant, on a plus de littoral. Vous savez que les populations du littoral vivent en général que de pêche, maintenant elles n’en peuvent plus en pratiquer. À cet effet, nous a été formées, et nous avons commencé la lutte avec les communautés. Auparavant, on ne participait à aucune rencontre avec les autorités, mais maintenant à cause de notre engagement, les autorités ne font rien actuellement sans nous. Donc c’est un acquis », a précisé Ndiémé Ndoug.
Fama Sarr, toujours de l’Ong Lumière Synergie pour le développement a abondé dans le même sens.
A-Tchol pour Billetdujour.com