La junte au pouvoir a manifesté l’initiative de confier l’organisation des élections au gouvernement, à travers le département de l’Administration du territoire et de la décentralisation. Depuis l’annonce de cette initiative, des clivages sont en train de naître au sein notamment de la classe politique. 
« Nous savons que le concept des Commission électorale nationale indépendante, (CENI) qui s’est développé dans les années 90 sur le continent, notamment dans les pays francophones en général. Ce concept a émergé suite à la crise de confiance qu’il y avait face à l’organisation des élections, parce que l’impartialité de l’Etat à travers les services administratifs n’arrivait pas à s’imposer. Au fur et à mesure, il y a eu des progrès dans beaucoup de pays, malheureusement chez nous, on n’a pas beaucoup évolué. Il se trouve que cette crise de confiance n’a pas été résolue fondamentalement. Si aujourd’hui, par l’effet d’une transition dont la gestion est solitaire et avec beaucoup d’arrogance. On estime, s’il faut imposer le retour de l’Etat dans l’exclusivité en termes d’organisation, ça serait une catastrophe. Aujourd’hui l’administration du territoire ne se porte pas mieux par rapport aux anciens gestionnaires du ministère de l’Administration du territoire en termes de signal de confiance vis à vis des compétiteurs politiques que nous sommes », a déclaré ce lundi 20 novembre 2023, le président du Mouvement démocratique libéral, (MODEL) Aliou Bah, chez nos confrères de Fim fm
Puis de préciser: « Dès le début de la transition, si c’était dans ce sens qu’on voulait aller, le minimum aurait été de recréér cette confiance en acceptant un véritable partenariat entre le ministère, les compétiteurs, les partenaires techniques et financiers. Ce qui n’a pas le été le cas, on ne peut refonder un pays à coût de slogans. Il ne suffit pas seulement de créer des concepts, afficher des choses et dire que nous sommes en train de faire la refondation. Ça, c’est une sorte de chimères », a laissé entendre le leader de MoDel.
En revanche, le président du Bloc libéral, (BL) Faya Millimono a de son côté fait remarquer que la Ceni que le pays s’était doté était un organe de gestion des élections qui ne peut pas réussir. « C’est une Ceni où, les politiciens envoient leurs petits frères, neveux », a fait remarquer le président du BL.
Pour Faya Millimono une Ceni technique pourrait résoudre ce problème. « En Guinée aujourd’hui, nous avons des experts électoraux, c’est vrai qu’ils ont acquis cette expertise en travaillant dans cette Ceni politique que je dénonce. Mais si aujourd’hui, on recrutait des gens sur la base d’un profil, pour composer une Ceni technique avec des missions claires, ajouter le fait qu’on évite les interférences, de tous les côtés que ce soit du côté du pouvoir et de l’opposition. On peut effectivement compter sur une Ceni pour donner des résultats escomptés, comme c’est fut le cas au Libéria », a indiqué le leader du BL.
A-Mantcho pour Billetdujour.com