La migration clandestine reste une préoccupation majeure pour les pays d’origine comme pour ceux de destination. Consciente de cet enjeu, la Belgique renforce ses efforts pour sensibiliser les ressortissants guinéens aux réalités de l’immigration irrégulière.
Ce jeudi, à Conakry, Freddy Roosemont, Directeur Général de l’Office Belge des Étrangers, a animé une conférence de presse en présence de représentants de l’ambassade belge et de plusieurs cadres. L’objectif était d’informer de manière transparente sur les demandes d’asile et les risques liés à un séjour irrégulier en Belgique.
En 2024, la Belgique a enregistré 1 228 demandes de protection internationale provenant de citoyens guinéens. Ce chiffre pourrait dépasser 1 500 en 2025, ce qui inquiète les autorités belges. Cependant, ces demandes sont soumises à des critères rigoureux, et la majorité aboutit à un refus, laissant les demandeurs dans une situation précaire.
Freddy Roosemont a rappelé que les personnes en séjour irrégulier en Belgique ne bénéficient ni du droit au travail ni des prestations sociales, les exposant à des conditions difficiles et parfois à l’exploitation. La législation belge prévoit également leur expulsion avec remboursement des frais de rapatriement.
Chaque année, la Belgique délivre des visas pour divers motifs, tels que les études, le tourisme et les affaires, via son consulat à Dakar. Les autorités insistent sur l’importance du respect des procédures légales et mettent en garde contre les dangers de l’immigration clandestine. Les règles se sont durcies pour les demandeurs d’asile, ne favorisant que les profils les plus vulnérables, comme les personnes atteintes de graves problèmes médicaux ou les familles avec enfants. Les adultes seuls devront se débrouiller par leurs propres moyens, notamment en hiver, où les conditions de vie sont particulièrement rudes.
Le Directeur Général a également détaillé les conséquences d’un rejet de demande d’asile. Les personnes déboutées sont interdites d’entrée dans l’espace Schengen pendant plusieurs années, et une inscription dans le Schengen Information System (SIS) empêche toute future obtention de visa européen. En cas de refus de retour volontaire, une expulsion forcée avec rétention dans un centre fermé peut être appliquée, avec une durée pouvant aller jusqu’à 18 mois.
Enfin, il a souligné les opportunités économiques en Guinée, notamment grâce à l’exploitation minière et à la croissance du marché de l’emploi. Il a encouragé les jeunes à investir localement plutôt que de tenter une demande d’asile souvent infructueuse.
La Belgique réaffirme sa volonté de coopérer avec la Guinée pour promouvoir une migration légale et réfléchie, tout en appliquant une gestion stricte des demandes d’asile.
Alpha Sow