En Guinée, la confiance envers les politiciens est globalement faible. Ces dix dernières années, il suffit de dire le contraire de ce qu’on avait affirmé pour changer de bord politique et soutenir ceux qui sont au pouvoir. Avec ces discours et engagements fluctuants selon les circonstances et opportunités, la jeune génération manque de repères. Cette situation pousse les citoyens et militants à jouer un jeu de dupes, profitant de chaque moment et de l’argent distribué, qui appartient à tous. Personne ne veut être mis à l’écart. Le jeu est tellement étrange qu’un jeune de Conakry peut appartenir à plus de deux partis politiques.

“Nous voyons ce qu’ils font. Il est rare de voir un leader fidèle à ses paroles et engagements. Ils dénoncent et s’opposent quand ils ne trouvent pas leur intérêt ou s’ils ne sont pas associés à la gestion et à la gouvernance,” confie Fodé, un trentenaire vivant à Nongo.

L’autre réalité, ce sont les mêmes citoyens qu’on retrouve à chaque fois qu’un meeting est organisé dans une commune ou un quartier. C’est pourquoi la liesse populaire n’est pas synonyme d’avoir un grand électorat.

Avec de tels comportements politiques, l’espoir d’une véritable démocratie reste utopique. Pauvre de nous.

Mouctar Kalan Diallo pour Billetdujour.com