A l’image de toutes les Organisations qui se respectent, après une année d’activités, il revient aux responsables de faire le point sur ce qui a marché et ce qui n’a pas marché tout en faisant une projection pour un futur meilleur. C’est ainsi, fidèle à ce principe, Madame Traoré Hadja Naye N’Diaye Diao, la présidente de la Fédération pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes et jeunes (FEAFJ), Présidente du Conseil d’Administration de la Société Coopérative Ouvrière de Développement Agroalimentaire et Artisanal SCODAA-GIE, s’est confiée à un de nos reporters ce samedi 31 décembre 2022 à moins de 24 heures du nouvel AN. Notre interlocutrice, est revenue non seulement sur les avantages d’être en groupement, mais aussi les bonnes projections de 2023.

 Billetdujour.com : Vous êtes la présidente de la Fédération pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes et jeunes (FEAFJ),… Quelle place occupe cette structure dans nos sociétés ?

Madame Traoré Hadja Naye N’Diaye Diao : la FEAFJ regroupe 474 ONG à travers les quatre régions naturelles du pays et les huit gouvernorats Administratifs.  Ses financements sont supportés par des revenus et garanties de la coopérative, SCODAA-GIE que nous prenons au près des microfinances pour pouvoir accéder aux financements qui sont de 5 à 25 millions de francs guinéens par membre selon leurs activités génératrices de revenus. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’importance de la FEAFJ n’est plus à démontrer. Parce que l’investissement dans l’autonomisation économique des femmes est la voie la plus sûre vers l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et une croissance économique inclusive. Les femmes apportent une contribution énorme à l’économie, que ce soit au sein des entreprises, dans les exploitations agricoles, comme entrepreneuses ou employées, ou par leur travail non rémunéré à la maison, où elles s’occupent de leurs familles.

Pourtant, elles restent aussi touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. Nos programmes, mis en œuvre avec l’aide de divers partenaires, promeuvent la capacité des femmes à obtenir des emplois décents, à accumuler des actifs et à influencer les institutions et les politiques publiques qui déterminent la croissance et le développement. L’un de nos domaines d’intervention privilégiés est le plaidoyer pour une estimation du travail non rémunéré des femmes au foyer et pour que des mesures soient prises afin que les femmes et les hommes puissent plus facilement combiner ce travail avec un emploi rémunéré.

Peut-on avoir une idée sur votre bilan ?

Au cours de l’année qui vient de finir, avec les membres de la FEAFJ qui est représentée dans les quatre régions naturelles, nous avons eu à organiser des formations en agriculture et agro-alimentaire ; des campagnes de sensibilisation sur les violences basées sur le genre ; travailler le riz sur des plaines à Boffa (50 hectares) ; Kankan (50 hectares) ; à Tanéné(20 hectares) ; la signature d’un contrat de partenariat entre la Coopérative SCODAA-GIE et le GROUP TIAST dans le cadre de la transformation industrielle du manioc,…

Quelles sont les difficultés que vous rencontrées ?

Comme vous le savez bien, l’année a été perturbée avec le Covid-19 et le coup d’Etat. Nous étions sur le point de recevoir un prêt de plus de 5 milliards de francs guinéens venant du Québec. Toutes les formalités étaient remplies. Mais malheureusement compte tenu de ces crises à la dernière minute, les Institutions de la Banque Mondiale ont suspendu toutes les aides qu’elles voulaient faire, … On était obligé de passer outre pour ne pas décevoir les membres en me portant garante au près des microfinances via des biens à moi pour que les membres puissent avoir une satisfaction.

Vous l’avez rappelé un peu plus haut de la signature d’un partenariat pour la transformation du manioc. Que peut-on savoir ?

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En dépit des difficultés et en tant que PCA, je me suis battue pour chercher des partenaires afin de pouvoir satisfaire mes membres qui sont plus 60 mille sur le territoire national. D’où le tout dernier partenaire que nous avons scellé avec le GROUP TIAST. Il est prévu la construction de cinq usines de transformation. Et, pour que ces usines puissent tourner, il faudrait que chaque usine puisse mettre en valeur un minimum de 2500 hectares de manioc.

Pour la réussite de ce projet, chaque groupement sera constitué de 30 personnes à travers toute la Guinée, et il y aura 50 groupements dans chaque préfecture. Et ces 50 groupements réunis vont faire 1500 personnes qui vont être impactées par le revenu de la culture du manioc en Guinée. Ce qui sera destiné à être transformé en amidon, en attieké et beaucoup d’autres choses.

Il est aussi envisagé d’étendre et mettre en valeur dans chaque préfecture et construire cinquante (50) groupements constitués de trente (30) membres par communautés rurales. Chacune d’elle aura la charge d’exploiter une dizaine d’Hectares de culture de manioc, qui, à la récolte, va leur permettre d’obtenir une production de 250 tonnes de manioc.

En conséquence, la coopérative rassure du rachat de la production de manioc à la fin de chaque cycle de récolte.

L’objectif escompté de la coopérative est que 1500 personnes de chaque préfecture puissent être impactés par les revenus de la culture de manioc, chose qui peut les rendre autonomes, émancipées et favoriser l’éradication de la faim et de la pauvreté pour un développement durable. Le GROUP TIAST a une majorité de 80 % tandis que la Société Coopérative Ouvrière de Développement Agroalimentaire et Artisanal (SCODAA-GIE) est majoritaire à 20%.

Avez-vous un message pour les paysans, les autorités ?

-Aux paysans, c’est juste de leur signifier que ce projet d’exploitation et transformation du manioc est une opportunité à saisir. Ceux qui vont s’engager seront suivis et accompagnés. C’est initiative qui va créer de l’emploi, apporter de l’argent non seulement aux travailleurs mais aussi à l’Etat.

-Au président de la Transition, le Colonel Mamadou Doumbouya ; aux membres du gouvernement et partenaires, de nous soutenir. Nous sommes tous engagés pour faire de la lutte contre la pauvreté et la faim, le combat de tous les jours.

Un mot de la fin ?

C’est de souhaiter une bonne et heureuse année à tous les membres de la Fédérations pour l’émancipation et l’autonomisation des femmes et jeunes (FEAFJ); de la coopération SCODAA-GIE, de l’Université 3e âge de Guinée et évidement au président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya et son gouvernement ; nos partenaires notamment Tiast.

L’année 2022 s’en va avec toutes ses émotions. Elles furent nombreuses et remplies d’espoirs pour mes collaborateurs et moi. Nous continuerons à placer notre confiance en vous la jeunesse et les braves dames de Guinée.

Que 2023 soit pour vous et vos familles un puits de bonheur, d’amour infini, d’espoir, de santé, de succès et de longévité.

Qu’elle soit cette lumière qui vous guide au quotidien. Que Dieu vous bénisse, bénisse la Guinée !

Entretien réalisé par Mouctar Kalan Diallo