Dans nos initiatives de toucher du doigt les réalités dans les établissements d’enseignement en Guinée, deux de nos reporters ont fait un crochet dans l’Institut de Formation Professionnelle et Technique de Billy (IFPT/Billy). Au cours de l’entretien que le Directeur général André Koundiano a bien voulu les accorder, ils sont revenus sur des sujets liés notamment à l’avancée des programmes enseignés, les derniers réglages, l’historique de la création de l’école. Ci-dessous, nous proposons l’intégralité de ladite interview.
Bonjour M. le DG, présentez-nous brièvement votre établissement scolaire ?
André Koundiano : L’Institut de Formation Professionnelle et Technique de Billy (IFPT Billy) a été créé depuis octobre 2010. Il y a de cela 11 ans aujourd’hui et moi, je suis arrivé pendant l’année académique 2019-2020.
De sa création, l’école comptait 510 étudiants repartie entre les filières suivantes : Transit commerce international en BEP et en BTS, il y avait aussi la filière comptabilité en BTS et en BEP, de la Banque assurance en BTS comptabilité et enfin en Tourisme hôtellerie en BTS et en BEP.
Il faut préciser que le BEP, c’est le niveau 8ème, 9ème, 10ème, 11ème et pour BTS nous recevons des élèves venant des classes de terminale qui n’ont pas obtenus le Baccalauréat.
Nous sommes à la fin de l’année scolaire. Peut-on avoir un aperçu du niveau des programmes enseignés ?
Vous savez que depuis deux ans, les mouvements au sein des écoles professionnelles, pré-universitaires et universitaires ont été durement impactés par la pandémie Covid-19. Pour l’année en cours, je vous fais savoir que nous avons commencé les cours à partir du 1er décembre 2020. Donc deux mois, nous ont échappé : octobre et novembre et pour combler cela au sein de notre école, nous avons mis une organisation interne afin de mettre en place un programme pour absorber le programme en espace de 6 à 7 mois. A ce jour, nous sommes à 90% de l’exécution des programmes.
L’ANSS conseille aux encadreurs d’écoles de faire observer les mesures sanitaires contre la Covid-19. A l’IFPT/Billy est-ce que des mesures barrières sont respectées ?
Bien sûr. Vous êtes arrivés dans notre Institut après le déroulement des cours, si non vous alliez vous rendre compte qu’au niveau des étudiants que nous respectons cela. Vous savez l’année dernière, le gouvernement guinéen nous a doté près de 4000 bavettes, de dispositif de lavage de mains, du savon et de solutions d’eau de javel.
On estime qu’aucun étudiant n’accède la cour sans sa bavette ?
Chaque fois qu’il y ait cour, un surveillant veille au port de bavettes à la porte. S’il se trouve qu’un étudiant n’en a pas, on lui trouve une bavette au niveau du stock de l’école.
Que peut-on savoir des perspectives de l’Institut de formation professionnelle Billy ?
Les perspectives ne manquent pas contrairement à certaines formules que nous voyons ailleurs, notamment la promotion des universités privées et publiques. Nous nous investissons dans la formation professionnelle, parce que nous savons qu’aucun pays ne peut se développer sans le professionnel. Les cadres supérieurs ne sont pas réellement le socle du développement d’une nation. La nation se développe à partir de ses cadres moins. Voilà pourquoi, nous nous sommes orientés à travers les quatre filières que je viens d’annoncer.
Nous formons ici des jeunes cadres qui sont aujourd’hui sur le marché de l’emploi, notamment au niveau du port autonome de Conakry qui concerne les transitaires, au sein des banques primaires. Là également, nous tissons des partenaires avec ces structures pour des stages de formation pour nos étudiants. Et nous comptons dans les années avenir avec l’aide de Dieu travailler pour la création d’une nouvelle filière en santé.
Vous devriez recevoir une délégation. Que peut-on savoir de cette visite ?
En fait, à travers le gouvernement guinéen et la Banque mondiale, nous avons reçu une subvention de la part du projet : Bocej, booster les compétences pour l’employabilité des jeunes. Ainsi trois écoles ont pu bénéficier cet appui : l’Institut de formation professionnelle Billy, IFPB , Mahatma Ghandi et un autre établissement public. Ce projet nous a permis d’avoir des fours électriques en pâtisserie également en cuisine, des congélateurs, des frigos, des tables bancs, des tableaux à tri-pieds, des ordinateurs, des chaises, des bureaux, placards. Donc, lorsqu’une institution fait un don, il suit, ce pourquoi elle l’a fait. Voilà pourquoi, nous attendons aujourd’hui à ce jour, cette première mission qui vient pour une évaluation.
Etes-vous rassurés de ne pas les décevoir ?
Non, les matériels sont en fonction, nous avons installé tous les logiciels qu’il faut pour la comptabilité hôtelière.
Avez-vous un message à lancer aux parents et aux élèves dans ce sens ?
Le message est toujours clair : les parents doivent savoir que lorsque le baccalauréat n’est pas à la portée de leurs enfants, ils doivent comprendre qu’il n’y a pas de sot métier. Toute profession, quand vous vous orientez, il faut vous donner à fond pour qu’au finish, vous puissiez récolter ce qui est positif pour soi.
Entretien réalisé par : Tamoné & Kalan