Le week-end dernier, la salle de conférence de la Maison de la Presse a servi de cadre au lancement de la 4ème édition du Salon de la teinture et du textile guinéen (SaTeG) couplée à la 3ᵉ édition de la Fête de la Gastronomie Guinéenne (Languè Kouri).
Une rencontre que le Directeur général adjoint de l’Institut de Recherche sur le Patrimoine et Linguistique Appliquée (IRPLA), Dr Mohamed Bintou Kéïta a pris part.
Ce dernier, a été interrogé sur la promotion des langues, que prône certaines pays, pour la circonstance, le numéro deux de l’IRPLA a tenu à indiquer ceci :
« Votre suggestion est extrêmement pertinente. Et il faut savoir que cela a déjà existé en Guinée. C’était la vision de la Première République. À cette époque, les fonctionnaires étaient affectés d’une région à une autre, non seulement pour des raisons de service, mais aussi dans un objectif culturel.
Je connais par exemple un ministre en fonction qui parle parfaitement plusieurs langues guinéennes. Cela s’explique par le fait que son père, à l’époque, changeait souvent de région. Il parle ainsi couramment le soso, le maninka, le poular et le kissi. C’est ce Guinéen nouveau que la Première République voulait façonner. Je pense qu’il faut revenir à cet esprit », a souligné Dr Kéïta.
Poursuivant, il a par la suite abordé un autre aspect crucial :
« Aujourd’hui, si vous allez en France, on vous impose un certain niveau de langue avant même votre arrivée. Dans les pays anglophones, c’est l’anglais ; en Turquie, le turc ; en Chine, le chinois. Mais ici, en Guinée, un expatrié peut venir travailler sans qu’aucune exigence linguistique ne lui soit imposée. C’est regrettable », a-t-il déploré.
Avant d’ajouter :
« Nous avions déjà initié une expérience avec le Centre culturel franco-guinéen, à travers des cours de langue soso destinés aux expatriés. Mais il faudrait aller plus loin, en instaurant une réglementation claire : stipuler que toute personne souhaitant venir travailler en Guinée doit apprendre au moins une langue nationale.
L’ambassade des États-Unis le fait déjà à travers le Corps de la Paix. Les volontaires américains qui viennent en Guinée reçoivent d’abord une formation dans nos langues nationales avant d’être déployés sur le terrain. La Guinée devrait s’inspirer de cet exemple et exiger un minimum de compétence linguistique, notamment pour les expatriés et les membres du corps diplomatique. »
Dans la même veine, le DGA de l’IRPLA d’apporter des suggestions sur notamment la question des nominations à des postes de responsabilité :
« On pourrait, par exemple, faire de la maîtrise d’au moins deux ou trois langues guinéennes un critère déterminant pour certains postes — gouvernorats, préfectures ou directions. Si un candidat mentionne dans son curriculum vitea (CV) qu’il parle plusieurs langues nationales, cela devrait être valorisé dans le processus de sélection », a conclu Dr Mohamed Bintou Kéïta.
A-Tchol, pour Billetdujour.com




































