Après un duel très serré avec Donald Trump, Joe Biden a été officiellement élu ce samedi 46e président des Etats-Unis. L’ancien sénateur a connu des hauts et des bas durant sa longue carrière politique. Retour sur ses 47 ans de vie publique.

Ce samedi, après quatre jours d’incertitudes, les Américains ont enfin appris le nom de leur futur président. Il s’agit de Joe Biden, 77 ans, ancien vice-président de Barack Obama. Vieux routier de la vie politique américaine, le démocrate a connu une carrière faite de hauts et de bas.

Moqué enfant pour son bégaiement

Joseph Robinette Biden Jr. est né le 20 novembre 1942, en Pennsylvanie. Il est l’aîné de quatre enfants. Durant son enfance, il a été moqué pour son bégaiement. Il a réussi à le surmonter en apprenant par cœur des poèmes. Il est ensuite diplômé de l’université du Delaware et de l’école de droit de l’université de Syracuse. Après ses études, il doit rejoindre d’armée lors de la guerre du Vietnam mais est écarté en raison de son asthme.

Sénateur à 30 ans

En 1972, dans l’Etat du Delaware, Joe Biden détrône à la surprise générale un sénateur républicain bien installé. Quelques semaines plus tard, sa femme et sa fille meurent dans un accident de voiture. Le démocrate pense démissionner pour s’occuper de ses fils, mais le leader du Sénat l’en dissuade. Joe Biden prête finalement serment le 5 janvier 1973 à seulement 30 ans. Il est réélu à la chambre haute du Congrès sans discontinuer jusqu’en 2008.

Dans les années 1970, pour satisfaire ses électeurs, il s’oppose à la politique gouvernementale dite de « busing », qui organise le transport en bus d’enfants noirs dans des écoles à majorité blanche, afin de favoriser la mixité. Sa future vice-présidente Kamala Harris l’avait épinglé à ce sujet lors des primaires démocrates.

Joe Biden avec ses fils et sa future femme, Jill.Joe Biden avec ses fils et sa future femme, Jill. © AFP – SENATOR JOSEPH BIDEN / AFP

Echec à la présidentielle de 1987

En 1987, le démocrate se lance une première fois dans la course à la Maison Blanche. Il figure parmi les favoris, mais le quadragénaire est contraint d’abandonner après une série d’exagérations sur son passé et des plagiats dans des discours de campagne.

En 1991, alors président de la puissante commission judiciaire du Sénat, il supervise le processus de confirmation du juge Clarence Thomas à la Cour suprême. Mais émergent des accusations de harcèlement sexuel à l’encontre du magistrat. Joe Biden organise alors une audition télévisée de son accusatrice, Anita Hill, qui tourne au fiasco : la professeure de Droit est malmenée par une assemblée exclusivement composée d’hommes, qui questionnent sa crédibilité. Joe Biden s’est depuis excusé.

Trois ans plus tard, il se rattrape, en partie, avec l’adoption, à son initiative, d’une loi contre les violences faites aux femmes. C’est la loi dont il se dira rétrospectivement « le plus fier« .

Favorable à la guerre en Irak

Président de la commission des Affaires étrangères du Sénat en 2002, il vote pour autoriser la guerre en Irak, après avoir organisé l’audition de nombreux témoins qui ont laissé croire – à tort – que le régime de Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Joe Biden a, là encore, avec le recul admis une « erreur ».

Vice-président de Barack Obama

Après un échec lors des primaires démocrates, Barack Obama le choisit comme colistier. Joe Biden entre donc avec lui à la Maison Blanche en janvier 2009, en pleine crise financière. Le désormais vice-président facilite l’adoption par le Congrès d’un immense plan de relance de 700 milliards, dont le président lui confie la mise en oeuvre. Ce plan est crédité du rebond de l’économie américaine.

En 2016, après la mort de son fils aîné Beau d’une tumeur au cerveau, il ne se présente pas à la présidentielle malgré sa forte popularité, notamment chez les électeurs noirs et les ouvriers.

Barack Obama et Joe Biden à Chicago en 2012Barack Obama et Joe Biden à Chicago en 2012 © AFP – JEWEL SAMAD / AFP

La troisième tentative est la bonne

Finalement, l’an dernier, Joe Biden décide de se lancer dans la course à la Maison Blanche. Après des débuts difficiles, jugé par certains trop vieux, trop centriste, il réussit à s’imposer dans les primaires démocrates sur une ligne modérée, grâce notamment au soutien d’électeurs Afro-Américains. Durant la campagne, Donald Trump multiplie les railleries, le surnommant « Joe l’Endormi« , mais c’est bien le démocrate qui devient ce samedi le 46e président des Etats-Unis.

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