Conakry a vécu une soirée mémorable le samedi 11 octobre 2025, alors que la capitale s’est transformée en épicentre du numérique et du jeu vidéo. C’est dans un cadre hôtelier prestigieux que la Fédération nationale d’e-sport de Guinée (FNEG) a été officiellement lancée, marquant une étape décisive dans l’histoire du sport électronique guinéen. Cette nouvelle entité vise à structurer, encadrer et promouvoir la pratique compétitive du jeu vidéo sur l’ensemble du territoire.
La cérémonie, placée sous la présidence du ministre des Sports Keamou Bogola, a rassemblé plusieurs figures gouvernementales et partenaires internationaux, dont Rose Pola Pricemou, ministre des Postes et du Numérique, Moussa Moïse, ministre de la Culture, Charlotte Dafffé, ministre de la Promotion Féminine, ainsi que des représentants du secteur privé et associatif.
Dans son allocution, Mamadou Malian Diallo, président de la FNEG, a salué la concrétisation d’un rêve longtemps porté par la jeunesse guinéenne. Il a retracé le parcours de l’e-sport dans le pays, autrefois limité à des cercles informels, et a souligné le succès du tournoi FIFA Champions Guinée comme preuve du potentiel local. Pour lui, le sport électronique est bien plus qu’un divertissement : c’est un outil d’éducation, d’inclusion et d’innovation, en phase avec les ambitions du programme Simandou 2040.
Mansour Jacques Sanya, président de la Fédération sénégalaise d’e-sport, a apporté un éclairage continental en rappelant que l’industrie du jeu vidéo génère plus de 200 milliards de dollars dans le monde et mobilise 3,4 milliards de joueurs. En Afrique, le secteur représente 1400 milliards de francs CFA, porté par une communauté de plus de 600 millions de gamers, majoritairement sur mobile. Il a encouragé la Guinée à intégrer la Confédération africaine d’e-sport électronique (CASE), déjà forte de trente pays membres.
L’e-sport, selon lui, est un vivier d’emplois qualifiés et durables, allant des joueurs professionnels aux développeurs, en passant par les coachs, commentateurs et experts en cybersécurité. En créant la FNEG, la Guinée offre à sa jeunesse une voie nouvelle, porteuse d’opportunités économiques et sociales.
Rose Pola Pricemou a réaffirmé son soutien à la fédération, soulignant le rôle du numérique dans la transformation sociale. Le ministre Keamou Bogola, en lançant officiellement la FNEG, a insisté sur l’importance de canaliser les énergies des jeunes vers des activités constructives. Il a cité les exemples du Rwanda et de l’Arabie saoudite, qui ont su faire de l’e-sport un levier de rayonnement international, et a plaidé pour une démocratisation des outils numériques afin que tous les jeunes guinéens puissent en bénéficier.
Avec la naissance de la FNEG, la Guinée entre résolument dans l’ère du sport électronique.
Mobaillo Diallo