Elles ont été rendues publiques par Stat View, ce vendredi à la maison de la presse, sise à la Minière/Dixinn. Selon les enquêteurs, ils l’ont démarré le 1er et a pris fin 16 août 2022. « Publication de nouvelles données de Afrobarometer sur l’égalité entre les genres et conditions de vie des Guinéens », a été le thème de la rencontre.
D’entrée de jeu, le directeur général de Stat View, Dr Aliou Barry a souligné qu’ils sont à leur deuxième dissémination des enquêtes menées, dont les résultats sont relatifs à deux thématiques : droits des femmes en Guinée et les conditions de vie des Guinéens.
Pour le directeur général de Stat View bien que la Guinée ait été pionnière en matière d’émancipation de la femme en Afrique, mais que les enquêtes révèlent qu’il y a encore des inégalités importantes en termes d’égalité hommes-femmes. « Par exemple, en termes de l’accès au foncier, à ce niveau, il y a des barrières importantes pour les femmes », a précisé Dr Aliou Barry.
Plus loin, il a indiqué que les résultats ont montré que la plupart des filles qui sont scolarisées, sont moins nombreuses à franchir le cap de l’enseignement secondaire et post secondaire par rapport aux garçons. « Ça aussi est un résultat saillant qu’il faut mentionner », a-t-il fait remarquer.
Concernant les postes de prise de décision au niveau des instances publiques notamment, il a déclaré ceci : « même s’il n’y a pas de discrimination en tant que telle dans l’administration publique, mais les femmes ne sont pas nombreuses à des positions influentes de prise de décisions. »
Dans le secteur privé, fait-il savoir, bien qu’il n’y ait pas d’inégalité dans l’accès à l’emploi, mais qu’en termes de rémunération ou positionnement, les femmes sont défavorisées. « C’est-à-dire qu’à compétence égale, le traitement salarial n’est pas forcément le même », a-t-il laissé entendre.
De l’avis du statisticien, les pesanteurs sociales freinent l’émancipation des femmes guinéennes. « Il y a encore des femmes qui continuent de croire que quand elle gagne des revenus, ces revenus doivent être mis à la disposition de l’époux qui doit décider de la destination desdits revenus. »
Sur la même lancée, Dr Barry, de souligner que la pauvreté vécue, touche beaucoup plus de femmes que d’hommes en termes de proportion.
Revenant sur la deuxième thématique qu’est les conditions de vie des Guinéens d’une manière générale, il a déclaré que la pauvreté vécue est perceptible par endroit. « A l’édition précédente 2019, nous avions 96% des Guinéens qui avaient dit qu’au cours de l’année, ils ont tenu des jours où ils ont resté sans argent. Nous sommes à 88% pour cette édition, ce qui montre une petite baisse. En terme d’accès à la nourriture aussi, on voit la différence entre les deux éditions. Actuellement 53% des Guinéens nous ont déclaré, qu’ils ont manqué de nourriture à un moment donné contre 62%, il y a trois ans ».
Le DG de Stat View de conclure que dans l’ensemble les compatriotes du locataire du palais Mohamed V, le colonel Mamadi Doumbouya ne sont pas satisfaits de la performance du gouvernement en matière d’amélioration des conditions de vie et en matière de gestion macro-économique. La gestion de l’économie est appréciée par 29% de Guinéens, ce qui est encore faible par rapport à ce à quoi, on pouvait s’attendre sur cette période de transition. »
Richard TAMONE pour Billetdujour.com