Pourtant, afin de pouvoir sauver la face de la justice guinéenne dans ce dossier qui  concerne le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, Sékou Jamal Pendessa. Les plaidoiries des conseils de ce dernier ont été riche d’enseignements, le mercredi 21 février dernier au tribunal de première instance de Dixinn. 
Mais on va dire hélas. Deux jours après, le 23 février 2024. Le juge Mory Bayo a prouvé à la face du monde, à travers le verdict qu’il a rendu. Qu’il fallait plutôt avoir peur du juge et non qu’à la loi.
Il est passé outre, en condamnant le syndicaliste Pendessa à six mois d’emprisonnement, trois assorti de surcis. Plus une amende de 500 000 francs guinéens.
Les plaidoiries des conseils de la défense, notamment celle de Me Gabriel Faya Kamano n’ont visiblement rien donné devant le juge Mory Bayo. Il s’est plutôt jeté dans les mains du substitut du procureur de la république dudit tribunal, Amara Camara.
Voici ce que Me Kamano a fait remarquer aux magistrats. Pour lui, ces derniers doivent éviter d’être manipulés par l’exécutif à tout bout de champs: « ce sont eux qui ont dit au président de la transition au palais du peuple qu’ils  avaient la pression. Qu’ils ne pouvaient pas travailler correctement. Mais la justice, elle est encore inscrite dans la même logique et l’histoire suit la justice. Malheureusement comme on le dit, nous sommes les enfants d’une même mère. Dehors quand on parle de justice, on met les avocats dedans. Donc je dirai que nous avons commencé encore. Il ne faudrait pas un jour dire, on avait la pression pour condamner Pendessa. On avait la pression pour l’arrêter. Alors qu’en réalité, il ne devrait avoir aucune pression », a indiqué Me Gabriel Faya Kamano.
Pour lui, lorsqu’un juge fait correctement son travail. Les autorités politiques apprennent à le respecter: « parce qu’elles se disent que vous respecter votre serment. Vous respectez votre sacerdoce. Parce qu’en réalité au-delà de votre serment, c’est un sacerdoce que vous avez. C’est une mission divine que vous avez, celle de juger votre semblable. Parce que le pouvoir de juger n’appartient qu’à Dieu. Mais vous sur cette terre, on vous a investi ce pouvoir. Donc il faut éviter de faire plaisir aux hommes. Chercher à plair qu’à Dieu », a-t-il précisé aux magistrats du TPI de Dixinn.
Plus loin, il fait savoir au juge du tribunal que les autorités de la place veulent simplement forcer le silence de Pendessa. « On veut l’amener à ce taire. On veut l’amener à renoncer à son combat qui fait encrage. On veut l’amener à cesser de défendre les journalistes. À défendre les principes démocratiques. C’est tout, rien d’autres que ça. »
« M. le présiden, la population n’a pas confiance à notre justice, mais cependant, nous conseils de la défense de Pendessa, nous vous portons confiance. « Parce que dans ce même tribunal, d’autres magistrats ce sont distingués. Ils n’ont pas accepté de suivre toute la pression qui venait d’ailleurs pour condamner les citoyens, ils l’ont refusé…. », a déclaré Me Kamano.
Manifestement, en dépit de tout, la pression des hommes a pris le dessus sur le droit. Au regard de la tournure que ladite affaire est en train prendre le juge Mory Bayo du TPI de Dixinn serait dans une position inconfortable.
Tchotcho Katom pour Billetdujour.com