Lors de la séance du tribunal de Dixinn, qui s’est tenue temporairement à la Cour d’Appel de Conakry ce mardi 11 juin, Me Pepe Antoine Lamah a pris la parole après Me Almamy Samory Traoré et Me Antoinette Ouédraogo pour discuter des événements du 28 septembre 2009.
Comme ses confrères avant lui, Me Lamah a remis en question la légitimité des ONG agissant en tant que partie civile et a plaidé pour l’acquittement de Moussa Dadis Camara, l’ancien Président de la transition.
Il a souligné les efforts de son client pour empêcher le massacre et a évoqué les actions entreprises après ces événements malheureux : soins apportés aux blessés, déclaration de deux jours de deuil national et mise en place d’une commission d’enquête nationale pour faire la lumière sur ces faits. Il a aussi insisté sur le caractère non fondé de l’accusation de complicité dans les incidents du stade portée contre son client jusqu’à l’ouverture des débats en septembre 2022, et a défendu son innocence.
Dans sa plaidoirie, Me Lamah a fait référence à l’article 156 du code de procédure pénale, qui précise que toute association légalement reconnue depuis au moins cinq ans et qui, selon ses statuts, lutte contre certaines infractions, peut se constituer partie civile. Ces infractions incluent la violence sexuelle, la violence basée sur le genre, les atteintes à la vie ou à l’intégrité de la personne, et d’autres crimes graves. L’association doit cependant obtenir l’accord des victimes pour agir en leur nom, ou celui de leur tuteur si elles sont mineures ou sous tutelle. La constitution de partie civile est autorisée dès que le tribunal est saisi.
Me Lamah a affirmé que la FIDH, l’OGDH et l’AVIPA n’avaient pas inclus leurs statuts dans le dossier et n’avaient pas prouvé avoir reçu l’autorisation des victimes pour se constituer partie civile.
Il a donc requis que le président du tribunal déclare irrecevable la constitution de partie civile de ces ONG.
Binta Wann pour Billetdujour.com